Après la défaite concédée par notre Onze national devant la Syrie, nous avons approché Abdelhamid Hergal pour connaître ses impressions sur cette déroute. L’ex-international et sociétaire du Stade Tunisien n’a pas mâché ses mots. Pour lui, ce qui a précédé ce premier match face à la Syrie est, tout simplement, inconcevable. Et il l’a fait savoir en ces termes : «Je suis vraiment déçu par ce résultat auquel personne ne s’attendait. Je suis déçu par le résultat, par la réaction des joueurs après le but encaissé et par le rendement entrevu durant la deuxième mi-temps. Il faut rappeler qu’on s’attendait à un match comme celui du Brésil. Certes, plusieurs titulaires manquaient à l’appel, mais je m’attendais à une volonté et une envie de bien faire comme celles affichées devant le Brésil. Les défaillances furent nombreuses, à l’instar de Oussama Haddadi, Ferjani Sassi, Mohamed Ali Ben Romdhane et Moutaz Neffati. Quand je sais que ce dernier a atterri à Doha quelques heures avant le match, cela m’agace et m’énerve. En fait, on a tout fait pour ne pas être dans les meilleures prédispositions avant ce match, outre les joueurs de l’Espérance qui ont disputé un match plein en Ligue des champions le samedi. Un effectif réduit et des entraînements avec l’impossibilité de jouer un match d’application par manque de joueurs. En somme, on a fait tout notre possible pour perdre ce match.»
Et pour le prochain match, celui de demain, face à la Palestine, Abdelhamid Hergal affirme que ce sera encore plus difficile : «Face à la Palestine, nous n’aurons guère le choix. On doit gagner pour nous donner le droit de continuer à rêver. Il va sans dire qu’une défaite nous éliminerait irrémédiablement. Je pense qu’on doit abandonner le 3-5-2 qu’on n’aurait jamais dû adopter. Face à la Syrie, nous avons joué avec trois joueurs dans l’axe sans raison car l’adversaire ne disposait pas d’un vrai attaquant capable de faire mal».
On aurait dû rester à la maison
Que retenir du premier match et quelles conséquences en cas d’élimination au premier tour de la Tunisie ? Désormais, il faut y penser. Pour Abdelhamid Hergal, on aurait dû rester à la maison pour préparer la Coupe d’Afrique : «Avec cette Coupe arabe, nous étions censés préparer la Coupe d’Afrique, mais une élimination précoce à la fin de cette phase de poules, risque de conditionner notre parcours africain. On s’est très mal pris pour préparer cette Coupe arabe. Face à la Syrie, deux joueurs ont tiré leur épingle du jeu. Il s’agit de Yassine Meriah et Ismaël Gharbi. Ils furent au-dessus du lot. Pour le reste, rien à se mettre sous la dent».
Voilà l’avis d’un ex-international et ex-joueur du Stade Tunisien. Il n’a pas été tendre avec l’équipe de Tunisie et Sami Trabelsi qui assume pleinement ses choix. Il l’a affirmé après le match. C’est tout à son honneur, mais cette honnêteté intellectuelle ne peut légitimer la légèreté et le manque de professionnalisme qui ont caractérisé ce premier match. On ne prépare pas un tournoi de cette envergure de cette manière. Et même un succès devant la Palestine ne nous fera pas changer d’avis.
Recueillis par Mourad AYARI
