La Côte bleue de Tabarka est appréciée pour la grande beauté de ses plages et de ses falaises qui se succèdent le long d’un sentier du littoral aménagé pour les escapades. En chemin, vous pourrez faire une halte dans la cité du corail pour y déguster des spécialités de poissons. Elle envoûte aussi par la beauté de son arrière-pays. L’authenticité et l’art de vivre caractérisent ce territoire aux multiples facettes, qui a su se réinventer au fil des siècles pour devenir également une destination touristique.
Le tourisme balnéaire n’a pas disparu. Il est encore très actif, avec une clientèle avide d’un soleil qu’elle n’est pas certaine d’avoir dans d’autres contrées. Le tourisme nautique complète et transforme le tourisme balnéaire classique. Le littoral bizertin est devenu aussi une destination de plaisance. Mais d’autres formes de tourisme se sont diffusées au cours des vingt dernières années : une profusion de festivals et de grands événements internationaux, une gastronomie gorgée de soleil, les régates, le tourisme vert, le tourisme alternatif, le tourisme golfique…
Fréquentation touristique en nette hausse
La tendance annuelle du secteur, orientée à la hausse, se confirme. Sans surprise, les plages et le littoral de Tabarka tirent la demande, l’hôtellerie de ville affiche un bon taux d’occupation. Une tendance confirmée en cette période comme en témoigne le mois de novembre qui a connu une augmentation de 13,6% en nombre d’arrivées, avec 18 243 touristes contre 16 054 pour la même période de l’année dernière. Tabarka a également enregistré une augmentation de 16,6% du nombre de nuitées. De 27 991 nuitées en 2024, elles sont passées à 32 638 nuitées.
Ces chiffres ont eu un impact positif sur les résultats enregistrés entre le 1er janvier et le 30 novembre 2025, où le nombre de visiteurs dans les différents établissements d’hébergement touristique de la région a atteint 227 007, contre 222 287 au cours de la même période de l’année dernière, soit une augmentation de 2,1%. Le nombre de nuitées est passé de 472 264 à 492 914 nuitées au cours de la même période, soit une augmentation de 4,4%. Le tourisme intérieur occupe la première place en termes de visiteurs et de nuitées passées, suivi du marché algérien, puis du marché polonais et enfin du marché libyen.
Il est certain que ce bilan positif est lié à plusieurs facteurs, dont les campagnes de promotion, les éductours, les workshops, sans oublier les atouts importants de la région en matière de centres sportifs aux normes internationales, de sites écologiques et environnementaux, d’atouts culturels et historiques, de stations thermales et de centres de plongée qui constituent des éléments d’attraction touristique ayant contribué à attirer de nombreux visiteurs
Sortir du tout-balnéaire pour bâtir l’avenir
Tabarka a de grands atouts touristiques mais il faudrait réinventer cette destination qui pourra se rattraper par de nouvelles formes touristiques. Plus de nature, plus d’écologie, plus de sensation, plus de virtuel et plus de culturel. Le tourisme n’a pas d’autre choix que de se réinventer. Il n’y a pas que le balnéaire. Il faut en effet explorer d’autres créneaux et d’autres thèmes. Et la région de Tabarka n’en manque pas. Il faudrait réfléchir sur le tourisme de demain, à condition de ne pas se contenter de discours ou de recettes d’antan, mais de changer vraiment de cap. Il est donc évident que le tourisme doit se réinventer en privilégiant des formes plus douces, plus écologiques, plus humaines.
Réinventer le tourisme consiste à mettre le tourisme le plus souvent avec les habitants des lieux. On parle alors de «touristification du quotidien». On ne peut pas booster l’hôtellerie avec seulement quelques unités ou développer la plaisance sans améliorer l’environnement du port. Tabarka pourra être un terminal éco-touristique de croisières au vu de sa position géographique, sa valeur historique et environnementale et l’accès aérien grâce à son aéroport international. Tabarka ne peut pas décoller sans l’aérien. Et là, il faudrait promouvoir cette destination nord-ouest, en offrant des options de voyage plus adaptées, en développant la relation avec les compagnies aériennes, en commercialisant la destination à travers le nouveau site web de l’aéroport et le marketing régional.
La quatrième révolution touristique à Tabarka repose sur un tourisme qui se veut à la fois plus responsable, plus raisonné, plus réflexif et qui refuse la loi du toujours plus, ou, en tous cas, une approche principalement quantitative. C’est un long chemin qui va prendre du temps. Avec un petit peu d’optimisme, on peut penser que c’est la future génération qui va transformer la prise de conscience en action et adopter des comportements touristiques différents.
Kamel BOUAOUINA
