Par Slim BEN YOUSSEF
La Tunisie a gagné son premier match. Une victoire nette contre l’Ouganda, construite dans le jeu, dans l’engagement, dans ce pressing haut qui use l’adversaire et libère les espaces. Le groupe a tenu son rang. Sérieux, appliqué, concentré. Le syndrome du match d’ouverture appartient déjà au passé. Le verrou mental a sauté, et ce soulagement-là compte dans un tournoi où le doute s’invite toujours tôt.
Sur le terrain, on a vu une équipe qui travaille. Un bloc compact, rarement surpris. Un collectif qui avance avec la bonne attitude, porté par la continuité de l’effort. Achouri a porté l’équipe par ses appels et ses buts, Hannibal a imprimé le tempo, Skhiri a donné l’assise, discrète et essentielle. Mastouri a lutté dos au but. Abdi a tenu son couloir avec une autorité tranquille. Chacun a trouvé sa place dans ce patient atelier du jeu tunisien.
Puis il y a eu cette réduction du score dans les arrêts de jeu. Une séquence confuse, presque inutile, mais précieuse à sa manière. Elle rappelle que la CAN récompense d’abord la vigilance. Elle montre où il faudra resserrer, où les gestes devront gagner en tranchant. Dans ces détails se joue la suite d’un parcours.
Euphorie contenue. Le moment appelle la lucidité. Une victoire fondatrice, porteuse d’exigence : la Tunisie a montré du jeu, du caractère, une mentalité gagnante — et c’est maintenant que tout commence.
Le Nigeria arrive. Autre intensité. Autres duels. Autre tempo. Ce match demandera une gestion fine, une lecture juste des moments, une efficacité plus froide dans les zones décisives. Les Tunisiens ont montré qu’ils pouvaient imposer leur jeu. Le défi, désormais, consiste à le tenir sous pression.
Autour de cette équipe, il y a le public. Passionné, exigeant, fidèle dans la tension des grands rendez-vous. Il reconnaît l’effort, la grinta, la droiture dans la manière de jouer. Ce qu’il vient chercher, match après match, tient en un mot discret : le courage.
La victoire inaugurale ouvre une voie. Rien n’est écrit pour la suite. Le tournoi commence vraiment aujourd’hui. Face au Nigeria, il faudra jouer droit, froid, collectif. Le reste, match après match, se construira dans cette même patience ardente — à hauteur d’équipe, à hauteur d’hommes.
