Le rapport mensuel de la conjoncture énergétique publié par le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie fait apparaître un bilan énergétique globalement au vert à fin novembre 2021. Une hausse des ressources en énergie primaire de 33% et de la production nationale de pétrole brut, une a mélioration du taux d’indépendance énergétique à 53%, un accroissement de 122% des exportations contre un élargissement du déficit de la balance commerciale à 5055 MDT.
Les 11 premiers mois de l’année ont été marqués par la hausse des ressources en énergie primaire et par l’accroissement de la production nationale de pétrole brut. Malgré la hausse des exportations énergétiques en valeur de 122%, le déficit commercial s’est creusé de 789 MDT. Si l’appréciation du dinar face au dollar a permis d’améliorer les termes de l’échange, la flambée des prix internationaux de l’or noir ont alourdi la note. En effet entre fin novembre 2020 et fin novembre 2021, les cours moyens du Brent ont enregistré une augmentation de 72% : 40.9 $/bbl contre 70.4 $/bbl .
L’électricité renouvelable : 1% des ressources primaires
Les ressources en énergie primaire se sont situées à 4.7 Mtep à fin novembre 2021, enregistrant une hausse par rapport à la même période de l’année précédente de 33%. Cette hausse est due à l’augmentation de la production nationale du pétrole, du gaz et aussi de la redevance du passage du gaz algérien qui a enregistré une hausse de 104% durant les onze premiers mois de 2021 par rapport à la même période de l’année précédente. Les ressources en énergie primaire restent dominées par la production nationale de pétrole et du gaz qui participent tous les deux à hauteur de 77% de la totalité des ressources d’énergie primaire. La part de la redevance du gaz algérien a presque doublé en l’espace d’un an, sa part est passée de 12% à 19%. La part de l’électricité renouvelable (production STEG uniquement) reste timide et ne représente que 1% des ressources primaires. Une part très infime qui ne reflète pas le potentiel existant.
Hausse de 18% du déficit de la balance énergétique
Les exportations des produits énergétiques ont enregistré une hausse en valeur de 122% accompagnée par une hausse des importations en valeur de 43%. Le déficit de la balance commerciale énergétique est passé de 4266 MDT durant les onze premiers mois de 2020 à 5055 MDT durant les onze premiers mois de 2021, soit une hausse de 18% (en tenant compte de la redevance du gaz transité exportée).
Par ailleurs, la production nationale de pétrole brut s’est située à 1759 kt à fin novembre 2021 enregistrant ainsi une hausse de 27% par rapport à fin novembre 2020. L’apport de Halk el Manzel qui vient d’entrer en production en janvier 2021 et de Nawara ont compensé la baisse de la production enregistrée dans plusieurs champs à savoir : Hasdrubal (-28%), Franig/bag. /Tarfa (-27), Baraka (-17%), Gherib (-27%), Miskar (-8%) et Cercina (-5%). D’autres champs ont enregistré, par contre, une amélioration de production à savoir Nawara (+181%), EL borma (+24%), El Hajeb/Guebiba (+39%), Adam (+36%) et Cherouq (+32%).
La moyenne journalière de la production de pétrole est passée de 32.5 mille barils/j à fin novembre 2020 à 40.3 mille barils/j à fin novembre 2021. Une hausse des ressources en gaz naturel a été par ailleurs enregistrée. Les ressources en gaz naturel (production nationale + forfait fiscal) ont atteint 2674 ktep à fin novembre 2021, enregistrant ainsi une augmentation de 40% par rapport à l’année antérieure. A noter que la production de Nawara a représenté 30% de la production nationale du gaz commercial sec à fin novembre 2021, elle a couvert 12% de la demande totale de gaz naturel et a réduit de 21% les achats de gaz algérien ainsi que le déficit du bilan d’énergie primaire de 13%.
Indépendamment de l’amélioration sensible de la production nationale et de l’exportation du pétrole brut mais aussi des ressources en énergie primaire, l’année 2022 marquera la première étape du gouvernement Bouden dans la levée progressive de la subvention énergétique. Des majorations successives des prix à la pompe, et une hausse des tarifs de l’électricité et du gaz à basse et haute tensions sont prévues cette année.
Yosr GUERFEL AKKARI