Des organisations et associations de la société civile ont appelé le président de la République à « présenter des excuses publiques pour les violations commises, le 14 janvier courant, à l’encontre des manifestants ». Lors d’une conférence de presse tenue mardi, au siège du syndicat national des journalistes, elles ont réclamé la remise en liberté des personnes arrêtées au cours des manifestations, dont le frère du martyr de la Révolution, Abderaouf Boukadous.
Le président du SNJT, Mohamed Yassine Jelassi, a souligné que l’intervention policière violente pour disperser les protestataires est « une décision politique qui prouve que l’Etat fait encore appel à l’appareil sécuritaire pour résoudre ses crises politiques ». « Les organisations et associations réunies aujourd’hui appellent le chef de l’Etat à s’excuser et à honorer ses engagements concernant les droits et les libertés », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le représentant du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, Alaa Talbi, a dénoncé la répression exercée contre les journalistes et les violations des libertés, rappelant que « ce n’est pas la première fois que des citoyens manifestent dans ce contexte sanitaire ». Talbi a mis l’accent sur l’attachement des organisations aux acquis de la Révolution, dont notamment le droit de manifester. Il a, par ailleurs, appelé le président de la République et le ministère de l’Intérieur à ouvrir une enquête sur les agressions commises contre les protestataires.
De son côté, Khayem Chamli, représentant de l’organisation Avocats Sans Frontières s’est dit préoccupé par la situation des droits et des libertés après le 25 juillet 2021. Il a, dans ce sens, évoqué la comparution de civils devant le Tribunal militaire et les répressions exercées sur les opposants du président de la République.
Présente lors de la Conférence de presse, la mère de Ahmed Boukadous, frère du martyr de la Révolution Abderaouf Boukadous, a appelé à la libération de son fils, arrêté pendant les manifestations le 14 janvier 2022.