Pas une semaine sans qu’une opération anti-plastique ou une initiative de collecte de déchets sur les plages ne soit annoncée en Tunisie. Ainsi, à l’occasion de la Journée mondiale de la mer, la municipalité de la Goulette a entamé vendredi une campagne de propreté des côtes où des jeunes bénévoles ont nettoyé une petite tranche du littoral et de la mer. La récolte a été fructueuse : des bouteilles, des canettes, des matières plastiques en tout genre, des sacs en nylon, des pneus… des déchets par milliers ont rempli un camion entier.
Cette opération continue ce dimanche 26 septembre, la côte Marsa-Gammarth fera l’objet de campagnes de nettoyage de la part de Tounes Clean up, Green Tunisie recyclage et les clubs Lions et Léo du District 414. Ces deux belles cités se mobilisent pour rendre leurs plages propres, plus accueillantes, moins encombrées de sachets en plastiques et autres détritus qui jonchent le sable fin.
La plage est une zone de nature, il est donc inutile de vouloir la rendre plus blanche que blanche Mais c’est aussi le siège d’un enjeu économique. Une plage maltraitée sera une plage érodée donc moins fréquentée. Des équipements seront mis à la disposition par les municipalités et les ONG,. Des jeunes retroussent leurs manches de 9h30 à 13h00, ce pour soulager les deux plages de la Marsa et du Gammarth des amoncellements d’ordures qui s’y sont accumulés. L’objectif est d’interpeller les citoyens sur les pollutions intempestives dont sont sujettes les plages. « En ramassant ses déchets, chacun de nous participe à la préservation du patrimoine naturel tunisien. A nous d’agir ! » souligne Narjess de la Marsa. Le matériel de collecte et autres outils et équipements nécessaires pour cette campagne ont été mobilisés pour faciliter la collecte des déchets durs et autres granulats de débris de maçonnerie et saletés. « J’espère que les estivants et autres visiteurs vont sauvegarder cette belle image de la plage et ne vont pas la dégrader avec leurs déchets », a souhaité une promeneuse.
Bien que les réflexes aient la peau dure, des citoyens mus par le vent de l’écologie et de la préservation de l’environnement se sont lancés, ces dernières années, dans une nouvelle forme d’embellissement du cadre de vie de leur milieu environnant, au niveau de certains quartiers . De petites associations agissant pour la protection de l’environnement ont ainsi réussi à semer les graines de l’amour de l’environnement en lançant des campagnes de propreté de plages.
L’essentiel est de faire le «premier pas» et dans la bonne direction pour amener, pour ne pas dire attirer, beaucoup de citoyens, à adhérer à cette action citoyenne. Ces opérations de nettoyage de la mer et du littoral sont, certes, des initiatives louables, qui visent à sensibiliser la population au problème de la pollution des côtes tunisiennes. Mais n’est-il pas tout aussi urgent de mener une campagne d’éducation de la société dans son ensemble, qui ne se limiterait pas à quelques spots télévisés ou quelques annonces dans la presse écrite ? « N’est-il pas nécessaire d’éveiller les entreprises privées, les usines, les municipalités et les sociétés de nettoiement sur le grave danger qu’encourt la mer Méditerranée, si aucune action d’envergure n’est entreprise pour en sauver les fonds ? N’est-il pas surtout grand temps de prendre des mesures sévères à l’encontre des pollueurs et des inconscients qui continuent impunément de prendre la mer pour une décharge publique ? » avoue Jamel, un jeune léo
Les réseaux sociaux aidant, une certaine émulation s’est créée chez des citoyens qui ont rivalisé d’imagination dans cette exaltante entreprise. « Il faut sensibiliser les citoyens afin qu’ils aient des gestes écologiques et civiques pour la préservation de la nature et de l’environnement », a martelé Dr Salem Sahli, le secrétaire général de l’Association d’éducation relative à l’environnement, tout en appelant à inculquer aux citoyens la culture de la propreté.
Kamel Bouaouina