La justice se saisit d’une affaire dans laquelle le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, devrait répondre de « soupçons de trahison et d’espionnage », a annoncé le membre du collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Ridha Raddaoui.
« La garde nationale d’Al-Aouina nous a tenus informés de l’ouverture d’une enquête contre Rached Ghannouchi sur fond d’une plainte portée par le comité auprès du tribunal militaire sur des suspicions « de trahison et d’espionnage », a-t-il fait savoir. « Pour le volet financier de la plainte en question, on nous a avisé, aujourd’hui dans la matinée, qu’elle est actuellement du ressort de la sous-direction des infractions économiques », a-t-il assuré.
Ridha Raddaoui s’exprimait lors d’une manifestation de protestation organisée, jeudi, par le collectif de défense des deux martyrs, devant le siège du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) au cours de laquelle les participants ont brandi des slogans plaidant « l’intervention du président de la République pour ouvrir le dossier des assassinats politiques, et faire en sorte que les juges dans les affaires de terrorisme, les criminels et les mafias répondent de leurs actes ».
Le président du mouvement Ennahdha sera auditionné en tant que partie défenderesse au sujet de « réception présumée de fonds provenant du cabinet princier du Qatar dont l’existence a été prouvée au moyen de justificatifs à l’appui et dont le comité de défense a veillé à en vérifier la véracité », ajoute Raddaoui.
S’attardant sur des questions de procédure, Raddaoui a fait savoir que la distribution des affaires entre la garde nationale et la sous-direction des infractions économiques s’appuie sur des règles de compétence. C’est ainsi, dit-il, que les affaires de blanchiment d’argent sont du ressort du tribunal de première instance alors que celles liées à la trahison et à l’espionnage relèvent du tribunal militaire ».