A moins de deux mois du premier tour de la présidentielle 2022, la question des différences entre programmes électoraux suscite des débats sur les différentes visions « gauchistes », parfois au sein des mêmes familles politiques. D’autant plus que la longue liste des candidats de gauche déjà engagés dans la campagne pour l’élection présidentielle, n’aide pas vraiment les Français à se décider. Tour d’horizon des candidats « déclarés à gauche » pour briguer, en avril 2022, la succession d’Emmanuel Macron à l’Elysée.
Cinq candidats à la primaire des écologistes
Du côté des Verts, cinq candidats avaient participé à la primaire de septembre. L’eurodéputé membre d’Europe Ecologie-Les Verts Yannick Jadot était le grand favori. « Ça fait 30 ans que mon seul engagement c’est l’écologie et la justice sociale », a-t-il défendu sur franceinfo. Autre participante : l’économiste et ancienne vice-présidente de la région Hauts-de-France Sandrine Rousseau. Elle prône « l’écoféminisme », après plusieurs années de pause politique à la suite de l’affaire Denis Baupin, dont elle a été une figure déterminée.
Pour la députée des Deux-Sèvres Delphine Batho, la décroissance, doit être « le débat central » de la primaire écologiste, car c’est le seul « chemin d’efficacité » pour répondre à l’urgence climatique, a-t-elle estimé. Le maire de Grenoble, Eric Piolle, met quant à lui en avant « une écologie concrète qui propose des mesures concrètes ». Il promet une trentaine de mesures pour « atteindre une neutralité climatique dès 2045 », parmi lesquelles « un ISF climatique pour taxer les plus ‘pollueurs’ des particuliers », et une augmentation de « l’impôt sur les revenus les plus hauts ».
Enfin le coprésident de Cap écologie et candidat malheureux aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Jean-Marc Governatori, veut aller chercher « les écologistes de droite, du centre, de gauche », ainsi que les écologistes qui ne sont pas positionnés, ce qui porte l’électorat potentiel à « 20 millions d’écologistes », selon lui.
Anne Hidalgo pour les socialistes (PS)
A 62 ans et forte de deux victoires consécutives aux municipales, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a officialisé, en septembre 2021, sa candidature à l’Elysée. Celle qui affirmait, il y un an, n’avoir aucune ambition présidentielle a changé d’avis au fil des mois, sous la pression des élus socialistes vantant son expérience et son parcours.
Interdiction des voitures diesel d’ici à 2024, piétonisation d’une partie des quais de Seine, multiplication des pistes cyclables, limitation de la vitesse à 30km/h en centre-ville, stationnement payant pour les deux-roues thermiques : elle a peu à peu fait de son engagement « vert » sa marque de fabrique. Au niveau national, c’est d’ailleurs « la transition écologique, la transformation de notre modèle économique et énergétique » qu’elle veut mettre au cœur de sa campagne. Selon le sondage, Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien/Aujourd’hui en France, Anne Hidalgo est créditée de 9% des intentions de vote au premier tour.
Jean-Luc Mélenchon pour La France insoumise (LFI)
Le chef de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a annoncé sa candidature à la présidentielle dès novembre 2020. La troisième de sa carrière politique, après 2012 et 2017. Il a depuis présenté plusieurs cahiers de son programme « L’Avenir en commun ».
« Nous sommes prêts s’il le fallait à l’appliquer demain matin parce que, avec ces parlementaires, ces gens qui nous aident de tous côtés, nous avons de quoi faire un gouvernement et même plusieurs », a-t-il assuré. « Je me présente avec une équipe, avec un programme et avec une stratégie, l’union populaire, une lutte, non pas contre, mais pour changer la vie en disant comment, où, pourquoi, avec qui », a-t-il précisé. Jean-Luc Mélenchon obtient 8% des intentions de vote selon le sondage, Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo.
Arnaud Montebourg sans soutien d’un parti
L’ancien ministre socialiste du Redressement productif Arnaud Montebourg a déclaré samedi 4 septembre sa candidature, s’estimant « légitime ». Sans soutien d’un parti, sans troupes autres que les 4 500 adhérents libres de son mouvement « L’Engagement », il a souhaité se démarquer en se déclarant dans sa ville natale de Clamecy, dans la Nièvre. L’une de ces « sous-préfectures » dont il veut se faire le défenseur, à travers la « remontada », la remontée en plusieurs chantiers thématiques d’une France selon lui en déclin.
Sa « remontada » serait industrielle, avec des alliances public-privé et une réglementation protectionniste, écologique avec une « France sans pétrole d’ici 20 ans », démocratique avec la VIe République par référendum, « territoriale » afin de répondre à la « chute des services publics » dans les campagnes, sécuritaire avec une « sévérité républicaine » contre la « submersion de territoires par la délinquance »… Un programme qui lui rapporte pour le moment 2% des intentions de vote, selon le sondage, Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo.
Fabien Roussel pour le Parti communiste français (PCF)
Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, s’est lui aussi déclaré candidat à la fonction suprême. Le patron des communistes a écarté pour le moment la possibilité d’une alliance entre tous les candidats de la gauche, expliquant à franceinfo que « face à la crise sanitaire, économique et démocratique, il faut mettre fin au règne de la finance et faire surgir le règne de l’existence, de l’être humain. L’humain d’abord. »
Face aux personnalités à gauche également candidates, Fabien Roussel estime que les choses ne sont pas perdues d’avance pour lui : « Nous ne sommes pas sept à défendre le même projet pour la France. Nous ne sommes pas sept à remettre en cause le capitalisme et les traités européens et à refuser la mise en concurrence des travailleurs. » Fabien Roussel obtient 1,5% des intentions de vote, selon le sondage, Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo.
Philippe Poutou pour le Nouveau parti anticapitaliste (NPA)
Ce sera sa troisième course à l’Elysée. Philippe Poutou a annoncé en juin dernier être le candidat du Nouveau parti anticapitaliste. « Nous présentons la candidature de Philippe Poutou, car il incarne la nécessité de s’affronter à ce système, de s’organiser pour le faire, et de défendre la perspective d’une société libérée de l’exploitation et des oppressions. C’est ce que nous voulons contribuer à porter dans la rue et dans les urnes », expliquait alors le NPA. Le parti a précisé qu’il défendrait un smic à 1 800 euros nets, la nationalisation des banques, la gratuité des transports ou encore la liberté d’installation et de circulation pour les migrants. En 2012, Philippe Poutou avait obtenu 1,15% des voix, et en 2017 1,09%.
Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière (LO)
Nathalie Arthaud représentera LO en avril prochain. « Je serai la candidate de Lutte ouvrière pour la présidentielle. Je porterai les intérêts des travailleurs, je dénoncerai l’exploitation, les bas salaires, et toute cette organisation capitaliste », affirmait-elle au Point en avril dernier. La candidate avait réuni 0,56% des votes en 2012 et 0,64% en 2017, pour ce même parti.
(agences)