Le Mouvement Ennahdha a affirmé, le 11 février 2022, avoir adressé une correspondance officielle à la présidence de la République, au ministère de l’Intérieur et au ministère de la Défense « pour leur faire porter l’entière responsabilité légale » de protéger son président et sa famille, ses partisans et ses locaux.
Il accuse le comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi d’incitation contre le président du parti, Rached Ghannouchi, à travers les appels à manifester devant son domicile et le siège central du parti.
« Le discours du comité de défense menace la sécurité du président du parti, de sa famille et de tous ceux qui se trouvent à son domicile et aux locaux d’Ennahdha « , prévient-il, ajoutant qu’il « prend très au sérieux ces menaces et ces incitations à la violence ».
Rappelons que le comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, assassinés en février et juillet 2013, a révélé au cours d’une conférence de presse, le 9 février 2022, « l’existence de données prouvant l’implication du président d’Ennahdha Rached Ghannouchi dans des affaires de blanchiment d’argent, d’intelligence avec des parties étrangères et d’espionnage sur des personnalités politiques et des responsables de l’Etat ».
Dans le même contexte, des participants à un rassemblement de protestation organisé par le comité de défense, jeudi, devant le Conseil supérieur de la magistrature dissous, ont scandé des slogans appelant le président de la République à agir pour débloquer les dossiers des assassinats politiques et demander des comptes aux « magistrats du terrorisme, des criminels et des mafias ».
Pour sa part, le Parti Destourien Libre (PDL), dirigé par Abir Moussi, a appelé l’Exécutif à l’urgence de prendre des mesures contre Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha, parallèlement aux poursuites judiciaires engagées. Il a aussi souligné la nécessité de dissoudre le parlement et de démettre Rached Ghannouchi de ses fonctions à la tête de l’Assemblée.
A noter que dans un communiqué publié vendredi et relayé par la TAP et plusieurs médias, le PDL a tenu à ce que Rached Ghannouchi et ses organisations politiques et associatives formées depuis 2011 soient inscrits dans la liste des personnes et organisations liées aux crimes terroristes. « Il faut geler les fonds en leur possession et empêcher les financements provenant de l’étranger sous couvert d’œuvres caritatives et sociales », lit-on de même source.