Le Vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Ferid Belhaj, a déclaré lors d’une rencontre entre la Cheffe du Gouvernement, que la Banque mondiale accordera à la Tunisie, dans une première étape, des financements atteignant 400 millions de dollars pour les réformes d’ordre social. Le financement de l’institution financière internationale est limité sur l’aspect social. Par contre, le gouvernement se trouve obligé de mobiliser les ressources financières nécessaires afin de boucler le budget 2022. La situation économique est critique. Certes, il faut rattraper le temps perdu.
Le Président de la République, Kaïs Saïed, a annoncé lors d’une entrevue au palais de Carthage, avec le Vice-président du groupe de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Farid Belhaj, qu’une commission sera mise en place et sera chargée de mener un audit sur l’ensemble des prêts et dons reçus par la Tunisie. Selon un communiqué de la Présidence de la République, Saïed s’est interrogé sur le sort de ces prêts et dons, estimés à des milliards et des milliards.
Dans le même contexte, Saïed a fait savoir qu’un haut responsable de l’Etat lui a assuré que la Tunisie avait reçu un don de 500 millions de dollars, mais que cette enveloppe n’est jamais entrée en Tunisie. Il a réitéré la nécessité de récupérer tous ces fonds spoliés.
« Non à la privatisation des entreprises publiques … »
A l’occasion du 25ème Congrès de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Samir Majoul, Président de l’UTICA a déclaré que le vrai danger depuis 2011 est toutes les tentatives de politiser l’économie et les institutions.
Et d’ajouter : « Nous ne voulons pas de la privatisation des entreprises publiques. Nous voulons qu’elles deviennent rentables. A partir de ce samedi, nous travaillerons sur un plan économique qui va sortir la Tunisie de sa crise ». Majoul a rappelé son opposition au texte rédigé par la Constituante : « Avec cette constitution, jamais nous n’aurons une majorité stable. Nous avons perdu tout notre patrimoine en dix ans. Il faut s’investir dans l’énergie verte. Nous devons assumer notre responsabilité ».
300 millions d’euros à rembourser le mois prochain
Par ailleurs, la spirale infernale de l’endettement continue. En voyant le profil de l’échéancier des dettes, la situation pourra être plus dure à partir de 2024. La Tunisie remboursera en avril 2022 la dernière tranche de la souscription qatarie d’un montant de 250 millions de dollars. Parmi les prêts qui seront remboursés par la Tunisie figurent le prêt du FMI pour un montant de 127 millions de dollars (réparti entre Mai, Juin, Septembre, Novembre et Décembre 2022).
La Tunisie assurera, également, le remboursement des tranches de l’emprunt intérieur en devises de l’ordre de 300 millions d’euros en Mars 2022, 145 millions d’euros en Mai 2022 et la somme de 123 millions d’euros en Juin 2022. Le gros lot à rembourser cette année, est celui de l’emprunt obligataire avec une garantie japonaise d’une somme de 25 milliards de yen, au cours du mois de Décembre 2022.
La Tunisie n’a pas d’autres choix sauf de recourir aux institutions financières internationales dont le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale ou encore aux autres bailleurs de fonds. L’économie tunisienne sur la corde raide. La politique ne doit pas occulter encore plus l’urgence économique.
Khouloud AMRAOUI