Kaïs Saïed, s’est envolé hier 17 février, qui coïncide avec le 33ème anniversaire de l’UMA (Union du Maghreb Arabe), vers Bruxelles pour participer au 6ème sommet Union Européenne-Union Africaine. Après, la cinquième édition tenue en 2017 à Abidjan, les dirigeants de l’UE et de l’UA devront se réunir durant deux jours pour discuter de l’avenir du partenariat notamment économique Nord/Sud. « L’objectif est de lancer un ambitieux paquet d’investissements Afrique-Europe », dit-on du côté européen. La Tunisie aura-t-elle sa part du gâteau ?Outre la participation aux travaux du sommet UE-UA, le chef de l’Etat aura des rencontres avec des chefs d’État et de gouvernement européens et africains, en plus de hauts responsables de l’Union européenne et de l’Union africaine. Il s’agit d’une opportunité idoine pour discuter avec les bailleurs de fonds bilatéraux notamment l’UE et les partenaires multilatéraux des moyens à même de faire sortir l’économie tunisienne du gouffre.
L’exécutif tunisien aura à discuter avec la partie européenne sur les perspectives de la coopération bilatérale financière notamment après le blocage par l’UE des 300 millions d’euros convenus au titre du programme d’assistance macro-financière signé en mai 2021. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell a déclaré récemment que « l’autre moitié sera bloquée qu’après rétablissement des usages démocratiques ».
Au président de la République de mettre les points sur les « i » , de défendre sa feuille de route politique mais surtout de jouer pleinement son rôle de maître de la diplomatie économique en cette période de crise.
3000 entreprises européennes en Tunisie
Dans une interview accordée à l’émission « Cap sur l’Afrique » sur Diwan FM, Marcus Cornaro, Ambassadeur de l’UE en Tunisie a affirmé que la Tunisie peut s’en sortir facilement de sa crise actuelle. Il a rappelé que pas moins de 3000 entreprises européennes opèrent en Tunisie. Des perspectives qui pourraient être doublées notamment via la digitalisation et l’économie verte. « Toutes les portes sont ouvertes pour la Tunisie en la matière » outre les programmes de soutien à l’inclusion sociale et à la gestion des finances publiques
En ce qui concerne la tenue du 6ème Sommet UE-UA , Marcus Cornaro a assuré que le débat sera plus ciblé cette année. Il s’agit de renforcer le lien entre l’UE et le Continent.
Selon le Conseil européen, « le sommet constituera une occasion unique de jeter les bases d’un partenariat renouvelé et approfondi entre l’UA et l’UE bénéficiant d’un engagement politique au plus haut niveau fondé sur la confiance et une compréhension claire de nos intérêts mutuels ». Les dirigeants devraient débattre de la manière dont les deux continents peuvent renforcer la prospérité. L’objectif est de lancer un ambitieux paquet d’investissements Afrique‑Europe en tenant compte des défis mondiaux tels que le changement climatique et la crise sanitaire actuelle. Ils devraient également discuter des outils et solutions permettant de promouvoir la stabilité et la sécurité grâce à une architecture renouvelée pour la paix et la sécurité.
Plusieurs tables rondes thématiques seront également organisées. Au menu: le financement de la croissance, les systèmes de santé et production de vaccins, l’agriculture et développement durable, l’éducation, culture et formation professionnelle, migration et mobilité, le soutien au secteur privé et intégration économique, paix, sécurité et gouvernance et le changement climatique.
Une déclaration conjointe sur une vision commune pour 2030 devrait être adoptée par les participants. Macky Sall, le président Sénégalais de l’Union Africaine rappelait récemment que « l’Afrique a besoin d’un financement additionnel d’au moins 221 milliards d’euros d’ici à 2025 pour contenir le choc de la pandémie et amorcer sa relance économique »
L’UE cherche à travers ce sommet, de jeter les bases d’une nouvelle coopération, de rattraper le temps perdu mais surtout de contrer la Route de la Soie chinoise.
Yosr GUERFEL AKKARI