La Russie a déployé ces dernières semaines des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne. Un conflit d’abord diplomatique devenu une guerre à part entière, à partir du jeudi 24 février, date du premier jour d’invasion russe en Ukraine. Le Temps news (avec agences et médias internationaux) vous propose un récap’ quotidien sur cette crise qui secoue le monde.
Ce vendredi 25 février est le deuxième jour de l’invasion russe en Ukraine. Les relations entre Moscou et les Occidentaux atteignent un point de non-retour. Le dilemme des Ukrainiens pourrait se résumer à prendre les armes ou fuir le pays. Les expatriés tunisiens, coincés en Ukraine, sont très inquiets, les autorités se démènent afin de trouver une solution.
L’essentiel du jour
Sur les réseaux sociaux et dans les médias, les images d’immeubles en feu ou détruits sous les bombes, d’échanges de tirs dans des quartiers habités, mais aussi de corps sans vie, s’accumulent. Derrière, c’est un peuple entier qui vit une deuxième journée de cauchemar ce vendredi alors que les attaques aériennes ne cessent pas et que troupes russes continuent leur progression. Les autorités ukrainienne ont demandé aux civils d’entrer en résistance en les informant des positions ennemies ou encore en faisant des cocktails Molotov. Si certains ont effectivement fait le choix de prendre les armes qui étaient distribuées à qui le voulait dans les rues de Kiev, d’autres ont décidé de fuir.
Selon le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés, ce sont plus de 50.000 Ukrainiens qui ont fui le pays en moins de 48 heures. La Pologne dit déjà en avoir accueilli près de 30.000. Des dizaines de milliers arriveraient aux frontières de l’UE, en Moldavie, en Hongrie et Roumanie. La ville de Lyon s’est également dite prête à accueillir des réfugiés. L’ONU comptait par ailleurs jeudi près de 100.000 déplacés au sein du territoire ukrainien.
La phrase du jour
Une clique de drogués et de néonazis
Vladimir Poutine
C’est ainsi que Vladimir Poutine a qualifié le pouvoir ukrainien dans un message vidéo. Il a également appelé l’armée ukrainienne à se soulever et « prendre le pouvoir » à Kiev dans une ultime tentative de déstabilisation.
Le chiffre du jour
1500 Tunisiens, dont 500 étudiants, sont bloqués en Ukraine, selon l’ambassadeur d’Ukraine en Tunisie, KHOMANETS Volodymyr.
La Russie blacklistée
La Russie et ses dirigeants se sont à nouveau pris un flot de sanctions au deuxième jour de cette entrée en guerre surprise. La Russie a d’abord été blacklistée sur le plan culturel et sportif. Elle ne peut ainsi plus participer à l’Eurovision, ni recevoir de compétitions sportives internationales sur son sol. Le Grand Prix de F1 en septembre a été annulé et la finale de la Ligue des champions à Saint-Pétersbourg le 28 mai a été déplacée au Stade de France.
Du côté des forces occidentales, le Conseil d’Europe a annoncé la suspension de la Russie « avec effet immédiat ». Les 27 Etats membres se sont mis d’accord pour sanctionner Vladimir Poutine et Sergueï Lavrov en gelant leurs avoirs dans l’UE. Boris Johnson et ses alliés d’Europe du Nord ont quant à eux promis plus de sanctions contre « l’entourage proche du président Poutine ». Pour sa part, l’Italie s’est dite prête à déployer 3.400 militaires dans le cadre de l’Otan
Cependant, le président ukrainien a jugé trop « lente » la réponse européenne à l’invasion russe et demandé que toutes les mesures de représailles soient « sur la table ». Il a aussi appelé les Européens qui le souhaitaient à venir se battre en Ukraine pour repousser les soldats russes.
Combats au nord de la capitale Kiev
Les forces russes approchent de Kiev depuis le nord-est et l’est, annonce ce matin l’armée ukrainienne. Selon des sources militaires occidentales, le Kremlin souhaiterait s’emparer de la capitale. Les forces ukrainiennes disaient combattre ce matin des unités de blindés russes dans deux localités, Dymer et Ivankiv, respectivement à 45 et 80 km au nord de Kiev, la capitale.
Des échanges de tirs et des explosions ont été entendus dans le quartier d’Oblonsky, tandis que plusieurs détonations sourdes étaient aussi entendues depuis le centre-ville. Après avoir relativement rapidement forcé les postes-frontières ukrainiens au premier jour de la guerre, plusieurs colonnes de blindés russes se sont engouffrées dans le pays, jusqu’à approcher Kiev, par le Nord-Est, depuis la Biélorussie et par l’Est, toujours selon l’armée ukrainienne.
La présidence ukrainienne accuse la Russe de viser les civils, alors que Moscou affirme ne vouloir viser que des installations stratégiques, militaires ou énergétiques.
Rapatriement des Tunisiens d’Ukraine via la Russie ?
Le ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi a reçu, ce vendredi 25 février 2022, le représentant de l’ambassade de Russie en Tunisie, Vadim Barabanov. Les deux parties ont examiné la possibilité de rapatriement des membres de la communauté tunisienne, à travers les pays voisins, notamment la Russie.
Sans donner plus de détails, le communiqué du département des Affaires étrangères se contente d’ajouter que Othman Jerandi a appelé à « œuvrer au règlement du conflit par les voies pacifiques et à privilégier le dialogue en tant que moyen idoine pour régler les différends entre les Etats ».
Evacuation via la Pologne ou la Roumanie ?
Une réunion d’urgence s’est tenue au siège du ministère tunisien des Affaires étrangères avec les Bureaux de Tunis du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), du Croissant-Rouge, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux Réfugiés (UNHCR).
La réunion a porté sur les divers aspects de coopération possibles avec les bureaux de ces organisations en Ukraine, à Varsovie et à Bucarest, afin d’aider à assurer l’évacuation des ressortissants tunisiens par des voies sécurisées vers les postes frontaliers terrestres avec la Pologne et la Roumanie.
Crise des céréales et caisse de compensation de Tunisie
La hausse des prix du blé, qui a atteint jeudi, des niveaux records dans le monde suite à l’attaque militaire russe en Ukraine, aura des répercussions directes sur la caisse de compensation de Tunisie, a affirmé à l’Agence TAP, Béchir Mestiri, président de Conect Agri. 80% du blé tendre utilisé dans la fabrication du pain ordinaire (produit subventionné), sont importés de l’étranger et particulièrement de l’Ukraine, a t-il précisé.
En raison de l’escalade en Ukraine, le prix de blé a flambé jeudi, atteignant les 344 euros, soit environ 1112 dinars la tonne sur Euronext, principale place boursière européenne. L’impact sur la caisse de compensation ne se limite pas au blé tendre dont 20% seulement, sont produits en Tunisie, il concerne également l’ammonitrate, engrais subventionné utilisé dans l’agriculture et importé de la Russie, a rappelé Mestiri.
Biden veut faire de Poutine « un paria sur la scène internationale »
Joe Biden a annoncé jeudi une série de nouvelles sanctions visant les banques, élites et exportations russes en riposte à l’invasion de l’Ukraine, qui vont selon lui faire de Vladimir Poutine « un paria sur la scène internationale ».
Les Etats-Unis vont imposer des sanctions économiques et des restrictions d’exportation vers la Russie, a indiqué le président américain, assurant qu’elles imposeraient un « coût sévère à l’économie russe, à la fois immédiatement et à long terme ».
Bachar al-Assad manifeste son soutien à Poutine
Le président syrien Bachar al-Assad soutient Vladimir Poutine et l’invasion de l’Ukraine. « Le président Assad a souligné que ce qui se passe aujourd’hui est une correction de l’Histoire et un rétablissement de l’équilibre de l’ordre international après la chute de l’Union soviétique », indique la présidence syrienne dans un communiqué.
Xi Jinping manifeste son soutien à Poutine
La Chine « soutient la Russie dans la résolution (du conflit) par le biais de négociations avec l’Ukraine », a rapporté la télévision publique CCTV dans un compte rendu de l’échange téléphonique entre Xi Jinping et le président russe.
Le pape François exprime sa « préoccupation »
Le pape François s’est rendu vendredi matin à l’ambassade de Russie pour « exprimer sa préoccupation » face à la guerre en Ukraine, a annoncé le service de presse du Vatican.
Le souverain pontife, qui avait appelé mercredi à « préserver le monde de la folie de la guerre », a rencontré l’ambassadeur Alexandre Avdeïev et est resté « un peu plus d’une demi-heure sur place », ajoute-t-on de même source.
La FIFA « préoccupée » par la situation en Ukraine
Le président de la Fédération internationale de football (FIFA) Gianni Infantino s’est dit jeudi « préoccupé » face à une situation « tragique et inquiétante » après le lancement par la Russie d’une intervention militaire en Ukraine, sans néanmoins faire d’annonce sur les prochains matches organisés sur le territoire russe.
« J’ai été choqué par ce que j’ai vu, je suis inquiet et préoccupé par cette situation. La Fifa condamne l’utilisation de la force par la Russie. La violence n’est jamais une solution. Nous appelons tous les acteurs à restaurer la paix à travers un dialogue constructif », a affirmé le dirigeant en conférence de presse, alors que la Russie doit accueillir une voire deux rencontres de barrages du Mondial-2022 les 24 et 29 mars.
(avec agences et médias)