La présidente du parti Destourien libre (PDL), Abir Moussi, a appelé ce dimanche à accélérer la dissolution du Parlement et à organiser des élections législatives « démocratiques » et « intègres » qui devraient déboucher sur des instances constitutionnelles « légitimes ».
Pour Moussi, le président Kais Saied ne veut pas organiser des élections « démocratiques ». Il veut tout simplement gagner du temps pour servir son programme politique à travers le recours à des textes et des décisions « parachutés », a-t-elle accusé.
Gestion « arbitraire et anarchique »
Lors d’un meeting tenu dimanche à Sfax, Moussi a averti qu’il « n’y a aucune garantie à ce que les élections soient organisées, le 17 décembre, dès lors qu’il n’y a ni préparatifs, ni un calendrier clair et précis, ni un budget alloué à cette échéance. »
Moussi a vivement critiqué la gestion des rouages de l’Etat en temps d’exception, estimant que cette gestion est « arbitraire et anarchique » et ressemble plutôt à celle de l’Etat du « Califat ». Dans le même contexte, elle a averti qu’une telle vision ne fait qu’exacerber la crise économique et sociale que traverse le pays et favorisera la montée en puissance des « frères musulmans » en Tunisie.
La présidente du PDL avait condamné, lors d’une conférence de presse organisée, le 21 février 2022, au siège du parti, les tentatives du Président Saïed, visant d’après elle, « à démanteler les institutions de l’Etat sous couvert des mesures exceptionnelles, en vue de mettre à exécution son projet politique ».
« Fraude méthodique »
Le PDL ne reconnaîtra aucun résultat issu de la consultation électronique, a-t-elle encore souligné, estimant que les textes promulgués par le chef de l’Etat ne sont aucunement légitimes, notamment les dispositions du décret présidentiel n°117 du 22 septembre 2021.
Cette consultation électronique est illégale, a-t-elle dit, ajoutant qu’il s’agit d’une « fraude méthodique ». « Le parti refuse des élections qui falsifient la volonté du peuple », a-t-elle dit. Moussi a, de nouveau, demandé la dissolution du parlement et l’organisation d’élections législatives anticipées.
Par ailleurs, dans un communiqué rendu public le 2 février 2022, le ODL a estimé que le Président de la République Kais Saied, endosse la responsabilité juridique et politique de ne pas avoir utilisé ses prérogatives exécutives pour préserver la sécurité nationale.