Depuis plusieurs jours, les grèves et les manifestations se suivent, incessamment, en Tunisie. Avec l’augmentation de la frustration du citoyen lambda face aux guichets fermés, les revendications vont crescendo.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens a annoncé, le 23 mars 2022, une grève générale nationale et présentielle pour le 2 avril dans les établissements médiatiques publics, à savoir la Télévision tunisienne, la Radio tunisienne, l’Agence Tunis-Afrique-Presse (TAP) et la Société Nouvelle d’Impression, de Presse et d’Edition SNIPE- La Presse.
La fédération générale de l’électricité et du gaz (STEG), relevant de l’UGTT. a indiqué, dans un communiqué rendu public le 22 mars 2022, que les agents de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) observent une grève les 23 et 24 mars 2022.
Selon la même source, cette grève est présentielle dans l’ensemble des unités de la société.
A noter que la décision de grève intervient, à la suite de l’échec d’une séance tenue, hier, dans le cadre du Comité central de réconciliation au siège de la direction générale de gestion des relations professionnelles et de la résolution des conflits du travail pour examiner le préavis de grève, et ce , en date du 31 janvier dernier.
Les agents municipaux dans toute la République entament ce mercredi 23 mars 2022 une grève générale de trois jours et observent des rassemblements de protestation sur les lieux de travail pour inciter le gouvernement à répondre à leur revendications qui concernent leur Statut , les primes spécifiques et l’amendement du code de travail.
Il s’agit de la deuxième grève générale du genre, cette année, après la grève de deux jours observée par les agents municipaux les 20 et 21 février dernier en raison de la non satisfaction des demandes soumises au gouvernement « , a indiqué, dans une déclaration à l’agence TAP Zied Khammasi, membre de la fédération et secrétaire général du syndicat des agents de la municipalité de Tunis.
Les agents municipaux revendiquent une prime spécifique de 200 dinars, l’affectation des diplômés dans des postes adaptés à leur niveau d’instruction et la révision du statut des agents municipaux.
Dans un communiqué, la fédération générale des agents municipaux a appelé tous les travailleurs de l’Agence municipale des services de l’environnement et l’Agence municipale de gestion à adhérer à l’appel à la grève les 23, 24 et 25 et à se rassembler dans les municipalités.
Les travailleurs des cimetières et des cortèges funéraires ont été charitablement dispensés d’observer cette grève.
Rappelons que les agents et cadres des municipalités du gouvernorat de Siliana ont appelé à une grève le 17 mars courant, en protestation contre ce qu’ils considèrent comme étant une « violation du droit syndical et du droit à la grève » par le maire d’Errouhia.
Pour leur part, les es agents de la Poste ont entamé, lundi, une énième grève de trois jours (du 22 au 24 mars) dans toutes les régions du pays. La troisième en l’espace de quelques mois. Ce qui nous amène naturellement à nous interroger s’il y aurait une réelle disposition de part et d’autre, c’est-à-dire du gouvernement d’un côté, du syndicat de l’autre, à vouloir trouver un terrain d’entente susceptible de stopper cette succession en boucle des débrayages , dont le dindon de la farce n’est autre, au final, que le citoyen.
Ce mouvement de protestation intervient, rappelle-t-on, à la suite de l’échec d’une séance tenue, lundi, dans le cadre du Comité central de réconciliation au siège de la direction générale de gestion des relations professionnelles et de la résolution des conflits du travail entre les parties administrative et syndicale. Selon le procès-verbal de la réunion publié par la fédération générale de la poste, la partie administrative a exprimé son attachement au dialogue dans les négociations relatives à l’ensemble des dossiers, notamment ceux qui ont une incidence financière, appelant au report de la grève.
La fédération générale de la Poste a dénoncé « l’atermoiement de le partie administrative et des services de la présidence du gouvernement dans l’application des conventions, objet de l’avis de grève publié depuis deux mois ». Selon la partie syndicale, cet atermoiement est lié à l’application de la circulaire n° 20, qui interdit aux ministres, secrétaires d’Etat, directeurs généraux et Présidents Directeurs Généraux des établissements et entreprises publiques de négocier, à condition d’y être autorisés par la présidence du gouvernement.
Rappelons qu’une grève des agents de la Poste tunisienne avait eu eu lieu les 19 et 20 janvier « en raison du non-respect des accords signés, du manque des ressources humaines et des équipements de travail (documents, ordinateurs, matériels…), ainsi que de l’absence absence de révision des primes ». Or, l’actuelle grève n’est pas sans exacerber les passions: qu’en sera-t-il des mandats (les payes et les pensions des retraités qui sont font par voie postale)?
Ghada DHAOUADI