Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) effectue une visite officielle de trois jours en Tunisie. Cette visite prendra fin demain. L’objectif est de poursuivre les discussions entre les autorités tunisiennes et le Fonds sur un nouveau programme de prêt. Il s’agit d’une possibilité d’obtenir un nouveau prêt de 4 milliards de dollars pour une durée de quatre ans. Selon une source bien informée, « l’accord du FMI sera conditionné par l’implémentation des réformes structurelles et la restructuration de la dette extérieure. C’est-à-dire, la Tunisie va solliciter le Club de Paris pour une restructuration de la dette extérieure. Il s’agit d’une possibilité de rééchelonnement et de transformer certaines dettes en projets d’investissements ».
D’après les différentes analyses, la Tunisie va être soutenue par le FMI à condition d’établir un programme de réformes tout en respectant l’approche participative, c’est-à-dire l’accord des organisations nationales dont principalement l’UGTT, et la restructuration de la dette extérieure publique (multilatérale et bilatérale).
Le service de la dette n’est pas alarmant en 2022
La même source fait savoir que la Tunisie va être orientée vers le Club de Paris et non pas le Club de Londres. Et d’ajouter : « Nos partenaires s’inquiètent pour l’année 2023. Le service de la dette en 2022 n’est pas alarmant. Le FMI va exiger la restructuration de la dette parce qu’avec nos moyens et nos recettes actuelles et même prévisionnels ne sont pas au beau fixe, d’où la difficulté d’honorer nos engagements. Le Club de Paris sera une condition nécessaire pour signer un accord avec le FMI ».
Le risque pays augmente d’un jour à l’autre
« Il ne faut pas dire que notre situation va s’améliorer. Si on va solliciter le Club de Paris, notre image sera certainement touchée. Donc, la possibilité de recours au marché financier international sera très difficile, avec des taux qui dépassent les 15%. Le risque pays augmente d’un jour à l’autre », a déclaré notre source.
La banque américaine d’investissement Morgan Stanley a indiqué, récemment, qu’elle ne croit pas à un accord avec le FMI avant 2023. Entre temps, le gouvernement BOUDEN se trouve face au mur : un déficit budgétaire qui se creuse d’une année à l’autre ainsi qu’un sévère problème de liquidité sur le marché intérieur. Du fait, la banque a averti que « la Tunisie ne serait pas en mesure de rembourser une partie de sa dette qui arrive à échéance et prévoit une situation de défaut de paiement à partir de l’année prochaine ».
La Tunisie n’est plus une priorité géopolitique
Le Président du Cercle des financiers tunisiens, Abdelkader Boudrigua, a déclaré sur les ondes d’Express FM, qu’ « il est difficile d’arriver à un accord avec le FMI en avril ou durant le premier semestre de l’année en cours, dès lors que la Tunisie n’est plus une priorité géopolitique laquelle a été ravie par la guerre russo-ukrainienne ».
Il est à rappeler que les discussions techniques engagées, le 14 février 2022 entre la délégation du FMI et des équipes techniques de tous les départements ministériels, se sont achevées, le 22 février 2022.
Khouloud AMRAOUI