Ce vendredi, l’Espérance sportive de Tunis affronte l’ES Sétif en quart de finale aller de la Champions League Africaine. Une compétition que les Sangs et Or cherchent à reconquérir depuis leur couronnement back-to-back de 2019. Et, depuis, c’est un effectif remanié et un nouveau tacticien qui cherchent à renouer avec les sommets africains.
En Ligue 1, le club de Bab Souika est confortablement assis à la première place de son groupe en attendant les play-offs. Mais le coach Radhi Jaidi sait que les exigences de la direction espérantiste ne seront satisfaites qu’avec une Champions League. En phase de groupes, les sangs et or ont fait face à un tirage difficile. À savoir, les rivaux de Sousse, l’Etoile sportive du Sahel et les derniers vainqueurs du championnat Algérien, le CR Belouizdad. Le bilan est difficilement critiquable pour l’Espérance qui ne concède aucune défaite : 2 matchs nuls et 4 victoires. De quoi nourrir encore plus les espoirs d’un titre africain cette saison.
Évoluant souvent en 4-3-3 lors des matchs de Champions League, les résultats espérantistes viennent surtout d’un équilibre au milieu de terrain : l’indéboulonnable Ghaylene Chaaleli jouant le rôle d’un relayeur dynamique très utile aux transitions espérantistes, la créativité de Mohamed Ali Ben Romdhane pouvant débloquer un match d’une passe millimétrée ou d’un tir lointain et, enfin, le troisième homme, Sabir Bougrine qui a délivré 4 passes décisifs lors des phases de groupe. En plus de ce trio, l’expérience de Fousseiny Coulibaly est toujours à la rescousse. Lors des matchs contre Galaxy et Belouizdad, le jeu de l’espérance était varié, mais s’articulait toujours autour du milieu de terrain : transitions rapides en utilisant les qualités de relance de Chaaleli, jeu dans les petits espaces, mais surtout les ballons dans le dos de la défense en s’appuyant sur les qualités physiques de l’avant-centre Kingsley Eduwo ou de la menace constante sur les ailes d’Anayo Iwuala.
Cet effectif fourni et les rotations régulières de Radhi Jaidi peuvent être les clés du succès espérantiste
Un effectif doté de plusieurs options, car en plus des joueurs que l’on vient de mentionner, l’Espérance compte, dans ses rangs, Hamdou Elhouni qui a participé à 5 matchs sur 6 pendant les phases de poules, avec deux passes décisives. Le jeune Farouk Mimouni (20 ans) a pu également gratter quelques minutes pour confirmer son développement et s’imposer comme une solution de sortie de banc. Cet effectif fourni et les rotations régulières de Radhi Jaidi peuvent être les clés du succès espérantiste, sachant que le club va devoir gérer un calendrier chargé entre play-offs du Championnat et Ligue des Champions.
En plus de ces qualités créatives et offensives, l’Espérance se base sur une arrière-garde expérimentée. Meilleure défense en Champions League et deuxième en Ligue 1 : cette saison, le duo d’internationaux algériens Abdelkader Badrane et Mohamed Tougai, a permis aux Sang et Or de ne concéder que deux buts lors des phases de groupe. « Je pense que notre point fort, c’est l’alchimie de la charnière défensive constituée de Badrane et Tougai qui ont une bonne entente », nous explique Youssef, fan inconditionnel du club de Bab Souika. Si ce dernier est convaincu des chances de son équipe, il reste prudent. « Il faut être réaliste et ne pas s’enflammer. On reste en phase de construction avec Radhi Jaidi. »
Et si on parle d’expérience, c’est aussi grâce au choix ambitieux des dirigeants espérantistes de miser sur le coach Radhi Jaidi depuis le mois d’août 2021. Après son passage dans le championnat américain où il a coaché Hartford Athletic, Radhi Jaidi dévoilait dans une interview avec le site web Ettachkila, l’importance du mental. « Je dois m’assurer d’une forte exigence des joueurs envers eux-mêmes lors des matchs, mais aussi des entraînements », expliquait l’ancien défenseur. L’ex international tunisien, qui a soulevé la Coupe d’Afrique avec la sélection nationale en tant que joueur, cherche désormais à s’installer sur le toit de l’Afrique depuis le banc de touche.
Amine SNOUSSI