A chaque mois du Ramadan, la mosquée Al Aqsa est ciblée par les forces armées israéliennes. Cette semaine, la police l’a pris d’assaut dans la terreur la plus totale.
Au moins 152 blessés et une trentaine d’arrestations. C’est le bilan de l’attaque de vendredi matin sur les Palestiniens qui priaient à la mosquée d’Al Aqsa. Les affrontements ont commencé sur l’esplanade ou des images du journal britannique The Guardian ont montré deux soldats de l’armée d’occupation matraquer un enfant qui faisait la queue.
La source de la discorde
Tout débute par des menaces sur les réseaux sociaux d’un groupe extrémiste israélien qui prévoyait d’envahir la mosquée. Nommé « The Return of the Mount », le groupuscule revendique la souveraineté sur Al Aqsa et prvoyait d’organiser des sacrifices d’animaux à l’intérieur de la mosquée. Malgré l’arrestation de six extrémistes de ce groupe par la police israélienne, le Hamas n’a pas tardé à réagir et a menacé Israël de fortes représailles si ces sacrifices avaient lieu. Dans une ambiance tendue, des dizaines de milliers de Palestiniens se sont dirigés vers la mosquée pour la prière matinale du vendredi.
Les provocations des forces de l’ordre israéliennes ont abouti sur une répression violente qui a choqué les responsables religieux musulmans, partout dans la région. À titre d’exemple, le ministère des affaires étrangères Algériens a publié un communiqué a chargé condamnant une agression « en violation flagrante de la sacralité de la mosquée et de toutes les résolutions et chartes internationales pertinentes. »
De lourdes conséquences
« Pas de tri. Journalistes, médecins, personnes âgées. Ils n’ont épargné personne. révèle un témoin de l’attaque au journal Middle East Eye. » Les images ont fait le tour du monde. Des bombes sonores, de gaz lacrymogènes et de boules de feu recouvertes de caoutchouc ont été tirées par la police sur des fidèles de tout âge. Le journaliste israélien Nir Hasson craint que « les images des arrestation brutales n’augmentent les tensions et n’entraine un retour de manivelle violent. » L’an dernier, les affrontements devant la mosquée ont mené à une guerre de 11 jours, entraînant des milliers de blessés et le décès d’au moins 128 civils.
Pour le gouvernement israélien, la situation politique est tendue. Dépendant des 4 sièges de la liste d’union arabe pour maintenir son gouvernement, l’exécutif va devoir répondre rapidement à l’indignation actuelle. « La mosquée al-Aqsa est une ligne rouge à ne pas franchir », a prévenu le leader de la coalition arabe du parlement israélien, Mansour Abbas, bien déterminé à faire chuter le gouvernement de Yair Lapid si la situation ne se calme pas.
En fin mars, le président palestinien Mahmoud Abbas avait pointé du doigt le « deux poids deux mesures » des Occidentaux faisant référence a la mobilisation internationale pour l’Ukraine. La question palestinienne continue de s’installer dans l’oubli.
Amine SNOUSSI