Le Président avait déjà annoncé depuis, quelques jours, de grandes décisions et que ces décisions seraient imminentes. C’est fait. Dans son discours de vœux à la Nation à l’occasion de l’Aïd El Fitr, Kais Saied a solennellement fait part au peuple tunisien de l’inexorable cheminement vers une nouvelle République. Une haute commission y travaille déjà, et la mouture prend forme et sera peaufinée dans les jours à venir.
Saied a aussi formellement déclaré ouvert le Dialogue national, avec les quatre organisations nationales, et tout aussi participatif pour tous. Seuls, ceux qui ont dilapidé le pays n’y participeront pas. Le tout, une sorte de package, sera soumis au référendum et le peuple s’y prononcera.
Saied n’a pas manqué, au début de son allocution, de porter des éclairages sur les facteurs endogènes et exogènes rendant la conjoncture socioéconomique difficile. Il a encore dénoncé ceux qu’il a dépeints comme étant « les ennemis de la démocratie ». Il a pointé encore une fois un doigt accusateur sur ceux qui « au lieu de se prosterner dans les mosquées se rassemblent dans des espaces clos pour mener une guerre contre le peuple et contre l’Etat. », selon lui. Il dénonce encore une fois les connexions et l’intelligence avec des forces étrangères, le tout sur fond de déni, à son sens. « Pas de retour en arrière », martèle-t-il.
L’essentiel à retenir, néanmoins, c’est que le Dialogue est imminent (encore une fois selon ses règles) et que la IIIème République (il ne l’a pas appelée ainsi) a tout l’air d’être irréversible.
R.K