Le Parti destourien libre (PDL) a annoncé, mercredi, avoir adressé une correspondance à la présidente de la Commission de Venise (Commission européenne pour la démocratie par le droit). « Cette correspondance comporte une présentation d’un arsenal de transgressions et d’irrégularités qui touchent le processus électoral adopté actuellement en Tunisie », selon le parti.
Le parti a estimé, dans une déclaration, que la loi électorale vise à rayer la notion de citoyenneté et à transformer l’opération électorale en un plébiscite en faveur du président de la République, Kaïs Saïed.
Un référendum sur des réformes politiques le 25 juillet et des élections législatives le 17 décembre sont prévus cette année en Tunisie, dans un contexte marqué par des dissensions suscitées une nouvelle fois par la loi électorale actuelle, déjà critiquée pendant les élections de 2019.
Le PDL a accusé le chef de l’Etat de « dérive autoritaire » et d’une volonté de changer le système politique et électoral d’une manière unilatérale, en dehors des cadres institutionnels élus et en se basant sur des décrets dénués de tout fondement légal. Il s’agit, selon lui, d’une violation manifeste de la législation nationale et internationale.
Le parti accuse, également, le président Saïed de porter atteinte à la volonté du peuple et de mettre en péril l’intérêt suprême du pays en s’accaparant tous les pouvoirs, lit-on de même source.
Le PDL explique que la raison pour laquelle le parti a choisi de saisir la Commission de Venise, un organe consultatif du Conseil de l’Europe, est l’absence de réaction de l’institution judiciaire « qui n’a pris aucune mesure pour empêcher la falsification de la volonté du peuple ».