Après les deux dernières défaites consécutives face respectivement à l’USMO et l’EST qui ont été lourdement ressenties dans le camp de l’Etoile avec toutes ses composantes, les observateurs les plus optimistes n’ont mas cru en une raison d’amour propre des coéquipiers de Moatez Zaddem face au Club Africain dans son fief et devant leur public toujours exceptionnel.
Un pronostic à la fois pessimiste mais réaliste pour diverses raisons : Conjoncture financière étouffante, des problèmes structurels criards, un déficit de confiance au sein du groupe, un staff technique qui ne jouit visiblement pas de l’entière confiance de l’entourage du club et d’une large partie du public et les deux récentes défaites essuyées devant l’USMO( 2-4) et l’EST( 0-1),d’où l’évaporation des espoirs pour remporter le titre ;sans oublier l’absence de joueurs-cadres hormis Aymen Balbouli qui est resté tout de même sur le banc, capables de tirer vers le haut les Dhaoui,Jammali,Bouazra,Kechiche vers le haut notamment dans les moments difficiles.
Le cœur y était !
Abstraction faite du volet foncièrement footballistique, c’est surtout l’état d’esprit exceptionnel qui animait les coéquipiers de Mohamed Kristou lors du sommet de mercredi face à un club africain avide lui aussi de rachat après la cinglante défaite essuyée devant le CSS.Et c’était nettement visible dès l’entame de la rencontre, puisque les étoilés étaient les premiers sur le ballon et disputaient pratiquement toutes les séquences du match avec intensité et détermination en s’appuyant sur la fougue remarquable de cette nouvelle vague de jeunes talents étoilés qui voulaient ardemment réaliser un coup d’éclat devant le rival clubiste qui leur permettra de franchir un autre pallier de leur carrière.
Par moments, il y avait pas moins de 7 joueurs issue de la même génération à savoir le trio axial inédit composé de Baligh Jammali,Abderrazak Bouazra et Amine Kechiche ; Moatez Zaddem- l’un des meilleurs à son poste en championnat- Oussama Abid, Mohamed Dhaoui et Raqui Laaouani.
Yassine Amri l’âme de l’équipe, Raqui Laaouani la révélation !
Cette nouvelle vague de l’Etoile avait le mérite mercredi dernier dans l’arène de Rades de pouvoir supporter l’impact de l’ambiance électrique voire survoltée qu’a créée le public de du Club Africain et ils n’étaient nullement intimidés. Bien au contraire, la présence massive du public clubiste leur a paradoxalement donné des ailes en les poussant à se surpasser et à réaliser des dépassements de fonction, histoire de créer la sensation à Rades même.
Ils étaient tous sans exception admirables de bravoure, de hargne et surtout de solidarité notamment quand ils n’étaient pas en possession du ballon.
Mais deux éléments sont sortis du mot, à savoir Yassine Amri, une fois de plus décisif puisqu’il a été l’auteur du but de la victoire grâce à son opportunisme et sa générosité exceptionnelle dans l’effort parcourant un nombre impressionnant de kilomètres( d’ailleurs d’après les statistiques enregistrés par le système GPS mis en place pour chaque joueur, Yassine Amri avait parcouru face à l’USMO 15 kms ! ce qui est impressionnant).Ce dernier se profile comme le chef de file et le leader technique de la formation sahélienne depuis le début de la phase du play-off.
Le second élément accrédité d’une mention exceptionnelle n’est autre que le jeune attaquant Raqui Laaouani- retenez bien ce nom !- qui a été particulièrement décisif par son « culot » son abattage et surtout sa capacité à supporter la pression malgré son âge( 19ans).il a eu le mérite de mettre dans le vent Rami Bédoui avant d’offrir un « caviar » à Yassine Amri qui s’est chargé de loger le cuir dans la cage de Seif Mahouachi.
En bref, avec cette précieuse victoire obtenue dans un contexte compliqué, les étoilés se sont relancés dans la course à une place africaine et pourquoi pas décrocher un ticket pour la prochaine campagne de ligue des champions ;bien que mathématiquement, les hommes de Moez Gazzeh sont toujours en course pour le titre suprême. De fait, il va falloir s’armer d’humilité et de persévérance afin d’inscrire dans la durée cette résurrection des jeunes talents étoilés.
Hatem REGAIEG