Après deux ans de pause, le mythique « Forum Economique de Davos », le pèlerinage des élites politiques et économiques mondiales fait son retour dans la station de ski suisse. 2500 chefs d’entreprise, hommes et femmes d’Etat, représentants de la société civile et journalistes sont en conclave à Davos pour discuter des défis auxquels fait face le monde, notamment la guerre en Ukraine et ses retombées néfastes sur l’ordre économique et géopolitique mondial. La Cheffe du gouvernement, Najla Bouden est de la partie. Des rencontres avec plusieurs personnalités internationales dont des chefs d’Etat et de gouvernement, des chefs d’institutions et de structures financières internationales et des groupes économiques internationaux sont prévues en marge du forum. Une aubaine pour faire avancer les pourparlers avec le FMI. Des négociations qui ne bougent pas d’un iota au moment où la barque nationale risque de couler.
L’édition 2022 du forum de Davos qui se poursuit jusqu’au jeudi 26 mai est très spéciale et intervient dans une conjoncture internationale et nationale tumultueuse. Au cœur du programme, la guerre en Ukraine et ses conséquences incalculables, la pandémie du SARS-CoV-2, l’économie mondiale face à l’inflation et l’insécurité alimentaire et la crise climatique.
Dans ce grand mécénat des occidentaux et des grandes puissances mondiales, la Tunisie est représentée par la Cheffe du gouvernent Najla Bouden, la ministre des Finances Sihem Boughdiri Nemsia et le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Marouen Abassi.
La délégation tunisienne aura l’opportunité de discuter avec les représentants des institutions financières internationales et des bailleurs de fonds. Une opportunité qui s’offre pour les décideurs tunisiens pour accélérer les négociations avec les services du FMI. Pour l’instant c’est le flou artistique. L’économie tunisienne sombre toujours dans une crise financière hors pair. Le gouvernement peine à boucler son budget et les marges de manœuvre sont de plus en plus restreintes. Selon l’économiste Moez Laabidi, les conditions de financement sur le marché international durcissent davantage et la Tunisie ne pourra pas espérer emprunter sur le marché international en dessous d’un taux de 25,40%. Une prime de risque trip élevée due à la hausse de l’aversion aux risques dont principalement l’élargissement du déficit budgétaire et des déficits jumeaux.
350 millions de dinars pour la deuxième tranche de l’Emprunt Obligataire National 2022
Entre temps, le gouvernement continue sa fuite vers l’avant et poursuit sa ruée vers l’emprunt national. En effet, le ministère des Finances s’apprête à lancer la deuxième tranche de l’Emprunt Obligataire National 2022. Selon un arrêté de la ministre des finances, le montant de la deuxième tranche de l’Emprunt Obligataire National 2022 est fixé à 350 millions de dinars et il est susceptible d’être porté à un montant supérieur. A noter que le total des engagements collectés à l’issue de la clôture, le 16 mars courant, des souscriptions à la première tranche de l’emprunt obligataire national, a atteint environ 555 millions de dinars (MD). Pour un montant initial fixé à 350 MD, la première tranche a ainsi, enregistré un taux de réponse de 160%. Les souscriptions à la première tranche qui ont démarré le 3 mars, ont représenté 40% du montant global de l’emprunt national, prévu dans la loi de finances de 2022, qui est de l’ordre de 1400 millions de dinars.
Yosr GUERFEL AKKARI