La Tunisie serait le premier pays arabe en termes de taux de divorce, le quatrième au niveau mondial. Depuis quelques jours, cette information circule en masse sur les réseaux sociaux. A prendre pour argent comptant ? A vérifier.
« 12 000 divorces par an. Environ 1000 divorces chaque mois. Autrement dit 4 divorces toutes les trois heures. Des chiffres alarmants et frustrants. Dans un pays où la célébration de la Saint-Valentin est la plus importante dans le monde arabe et en Afrique. Mais il semble qu’il s’agit d’un pays où l’amour est sans mariage, et le mariage sans amour ! », indique la publication, partagée en masse, et qui ne contient pas de source claire ni un cadre chronologique précis.
Dans ce contexte, il convient de noter, tout d’abord, que le ministère de la Justice avait publié l’année dernière les taux de divorce enregistrés en Tunisie entre 2014 et 2019 et qui ont atteint 81122 dans 5 ans. Quant à l’Institut national de la statistique (INS), les derniers chiffres publiés n’ont pas dépassé les statistiques de l’année de 2017 où ces taux ont atteint les 16452 divorces.
Qu’en dit Falso ?
Dans le cadre de son activité contre la désinformation, la plateforme « Falso pour la lutte contre les fausses informations et les rumeurs » a confirmé, par ailleurs, l’invalidité de cette information. La fondatrice de la plateforme, Zyna Mejri, a indiqué que cette fausse information n’a cessé d’apparaître depuis 2009, et qu’elle a été discréditée à plusieurs reprises.
« Le ministère de la Justice en Tunisie a rejeté les résultats de l’étude, parue en 2009, considérant que les données énoncées à propos du divorce en Tunisie sont fondées sur des informations inventées, manquant de toute méthodologie scientifique et sont totalement contradictoires avec les statistiques reconnues à l’échelle internationale, notamment par les Nations Unies », a-t-elle expliqué. Elle a noté, en outre, que, selon le classement mondial, la Russie est la première au monde en termes de taux de divorce alors que le Koweït et la Jordanie occupent la première ligne dans le Monde arabe.
Zyna Mejri a souligné que cette fausse information qui circule sur les réseaux sociaux a été publiée, en premier lieu, par Samir El Wafi sur sa page officielle de Facebook. Cela montre à quel point les publications des personnalités publiques pourraient être considérées comme repères chez une partie des internautes. Mejri a souligné, dans ce sens, l’importance de se baser sur des chiffres et des données affichés dans les rapports officiels, non seulement reconnus en Tunisie, mais aussi à l’échelle internationale.
Il est important de mentionner, à cet égard, que les statistiques ne peuvent pas être liées à des comparaisons ou à des impressions, mais il s’agit d’une opération basée sur des normes et critères précis. Et en cas de doute, il est plus efficace d’aller vérifier et chercher l’information dans les sites des sources officielles, comme l’INS et le ministère de la Justice.
Rym