Un rassemblement ouvrier aura lieu , demain, jeudi 16 juin,
devant le siège provisoire de l’UGTT à l’avenue des Etats-Unis à Tunis et ce, à partir de 9H du matin. Une grève générale sera observée aujourd’hui dans 159 entreprises et établissements publics. Le porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, a déclaré, hier, que le gouvernement allait avoir recours à la réquisition afin de garantir un service minimum. Nsibi, a fait savoir que les revendications de l’UGTT sont estimées à 1000 millions de dinars. Commentant ce chiffre sur les ondes de Shems FM, Othmen Jallouli, Secrétaire général adjoint chargé de la couverture sociale et du secteur informel, nie tout en bloc en précisant que ce chiffre n’est pas exact et ne fait que créer l’illusion. Dans tout ça, c’est la situation économique qui est prise en otage.
Et d’ajouter : « les promesses du gouvernement n’ont rien à voir avec la réalité. La grève générale décidée par l’UGTT n’a aucun rapport avec les questions politiques ». La centrale syndicale hausse le ton et répond. Elle dénonce la campagne de dénigrement, « sans précédent », dont elle est la cible depuis l’annonce de la grève générale.
D’après le porte-parole de l’UGTT, Sami Tahri, le syndicat est visé parce qu’il est contre le programme présenté par le gouvernement au FMI. Il a qualifié la mesure de réquisition « d’anticonstitutionnelle et illégale ».
Sur un autre volet, Tahri a répondu sur les ondes de Mosaïque Fm, aux critiques portant sur les prétendues voitures allemandes de luxe dans lesquelles roulent ses dirigeants. Il a expliqué que son organisation dispose d’un parc auto réparti sur les 23 gouvernorats. Il a, également, déclaré que l’organisation dispose d’un patrimoine immobilier estimé à 60 millions de dinars, qui lui a été légué par Farhat Hached, Habib Achour, Ahmed Tlili, Houcine Ben Guaddour et autres.
Selon le communiqué publié, hier, par la Centrale Syndicale, toutes les politiques adoptées par les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir, sont des choix impopulaires. « Le gouvernement actuel suit la même politique et tient à alourdir les charges des salariés et à ne pas mettre en application les conventions signées précédemment en leur faveur », lit-on dans la même source.
Vers une nouvelle réunion de négociation avec l’UGTT ?
D’après le porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi « le gouvernement tient à organiser une nouvelle réunion de négociations avec l’UGTT pour éviter le recours à la grève générale ». Toutefois, Tahri annonce que l’UGTT n’a pas reçu d’invitation de la part du gouvernement pour tenir une nouvelle réunion de négociation.
Nsibi a fait savoir que le gouvernement avait proposé à l’UGTT l’application de l’accord du 06 février 2021 sur trois ans, soit jusqu’à 2024 alors que Tahri a souligné que le gouvernement a proposé son application sur 5 ans à partir de 2025. Et d’ajouter : « le gouvernement ne veut pas donner des promesses fallacieuses, comme c’était le cas auparavant ».
Le porte-parole du gouvernement s’est interrogé sur la manière dont on peut appliquer cette convention dont la somme totale est de 1000 millions de dinars face à l’actuelle crise financière.
La privatisation des établissements publics et la libération des prix ; une ligne rouge
Il est à rappeler qu’une réunion s’était tenue lundi 13 juin, et qui n’a pas abouti à des résultats positifs. Il sied de noter également que l’UGTT revendique l’annulation de la circulaire n20 du 09 décembre 2021, l’application des accords signés précédemment dont celui du 06 février 2021 et les négociations sur les augmentations salariales au titre des années 2021, 2022 et 2023.
En ce qui concerne les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), Nouredine Taboubi, Secrétaire Général de l’UGTT est catégorique a déclaré que la position de l’UGTT quant au refus de toute cession des entreprises publiques. Il a réitéré le rejet de la Centrale Syndicale des réformes qui seront, selon lui, une source de détérioration du pouvoir d’achat. « La privatisation des établissements publics et la libération des prix représentent une ligne rouge », a-t-il encore déclaré
Khouloud AMRAOUI