Tous les yeux sont braqués , récemment, sur les actualités en relation avec la nouvelle constitution qui continue de préoccuper l’opinion publique.
Les observateurs, les politiciens et tous les Tunisiens ont hâte de découvrir les principaux axes de la constitution. Certains d’entre eux parlent, d’ailleurs, d’un « document fuité » de la nouvelle constitution.
Les réactions des parties politiques et des organisations nationales varient entre ceux qui approuvent entièrement, ceux qui émettent des réserves et ceux qui rejettent tout en bloc.
Le constitutionnaliste et membre de l’Instance consultative pour une nouvelle République Amine Mahfoudh a indiqué, dans son intervention sur « Mosaïque FM » dimanche 26 juin 2022, que le président de la République prendra la tête du pouvoir exécutif, une fois la nouvelle Constitution validée. Selon Mahfoudh, Saied aura la possibilité de briguer deux mandats après la validation de la nouvelle constitution.
Selon la même source, le président de la République nommera un premier ministre qui dirige un comité gouvernemental qui appliquera le programme du chef de l’Etat.
Le président coordinateur de la Commission nationale consultative pour une nouvelle République, Sadok Belaid, a présenté au président de la République Kaïs Saïed,le 20 juin 2022, le projet de constitution préparé dans le cadre des travaux de la commission.
« À cette occasion, le Président a souligné que le projet de constitution n’était pas définitif et que certains de ses chapitres pourraient faire l’objet d’une révision ou d’une réflexion plus approfondie », selon un communiqué rendu public le même jour.
Avis mitigés !
Le secrétaire général de l’UGTT ne rate aucune occasion pour rappeler la position de l’UGTT par rapport au référendum.
A l’issue de la réunion du comité administratif de l’UGTT à Hammamet ce lundi 27 juin 2022, le secrétaire général de la centrale syndicale Noureddine Taboubi a annoncé que l’UGTT participera à la campagne du référendum, selon un communiqué publié par le comité administratif.
Mais le comité n’annoncera sa position vis à vis au référendum qu’après la publication de la mouture finale de la nouvelle constitution.
Le 11 juin 2022, Taboubi a expliqué que l’UGTT a refusé de participer au dialogue national étant donné qu’il n’a pas été inclusif et a exclu plusieurs formations politiques. « La Tunisie est un Etat de droit dont le gouvernant doit être sage et démocrate pour accepter la diversité des opinions », a-t-il dit soulignant que l’UGTT n’acceptera pas de participer au dialogue uniquement par la présence.
Quant aux partisans du Parti destourien libre (PDL), ils ont organisé une marche, samedi, à Tunis, et ont clamé leur rejet du référendum sur la nouvelle constitution, prévu le 25 juillet prochain, et critiqué « l’exclusion des destouriens » du processus de l’élaboration de la Loi fondamentale.
Les manifestants ont demandé la démission du gouvernement et brandi des slogans anti-référendum, anti-gouvernement et anti-instance supérieure indépendante pour les élections, qu’ils ont qualifiée d’ « d’illégitime »
« Nous sommes réunis, aujourd’hui, pour déclarer notre rejet du référendum illégal » et dénoncer « les violations commises par l’Instance supérieure indépendante pour les élections », a martelé la présidente du PDL, Abir Moussi.
Pour sa part, le mouvement Ennahdha a exprimé son attachement à la Constitution de 2014 et le rejet du référendum.
Dans le même contexte, le mouvement qualifie le référendum de « frauduleux »
Les tiraillements politiques que connait la situation générale du pays aujourd’hui et les avis contradictoires que la nouvelle constitution a suscités ne peuvent que donner à certains observateurs à l’échelle nationale et même à l’échelle internationale une vision floue sur la crise politique que connait le pays et qui peut être plus compliqué dans les prochains jours à venir!
Ghada DHAOUADI