En marge de la rectification du projet de constitution annoncée par le président et publiée au JORT, la dirigeante au Courant Populaire Amal Hamrouni nous a déclaré que la position d’Attayar (courant Populaire) est favorable au projet de constitution , appelant par voter poui au référendum, malgré certaines réticences, a été renforcée vendredi dernier grâce au discours du Président Saied.
Interviewée par le Temps News, Amal Hamrouni a indiqué que le Courant Populaire avait annoncé lors de sa conférence de presse, tenue le 05 juillet dernier, avoir quelques réticences quant aux prerogatives du Président de la République, et qu’il avait également affirmé qu’elles doivent au moins être limitées ou restreintes à l’avenir par certaines lois qui les réglementeraient.
« Nous avons également dit que cette question peut être résolue, parce qu’après la ratification de la constitution, le premier conseil législatif élu du peuple tunisien aura le droit de réviser la constitution, et cela est essentiellement énoncé dans le projet de constitution soumis au référendum», a-t-elle expliqué en soulignant que ce texte a été présenté en toute bonne foi par le président ainsi que sa disponibilité de le rectifier parce qu’il ne s’agit pas d’un «texte sacré». Et d’ajouter : « Notre position par rapport au référendum a été renforcée à travers le discours présidentiel du 8 juillet 2022, parce qu’il est presque inhabituel pour les présidents (au monde arabe et partout dans le monde) de sortir et avouer devant le peuple une erreur et de s’engager à y remédier. Que ce soit en termes de formulation ou de contenu, Saied s’est engagé à la révision et à la rectification du projet de constitution et il l’a fait.En outre, l’ajout du terme « démocratie » pour le chapitre 5, dans le cadre de la révision des contenus, a mis, par exemple, fin à toutes les interprétations et les controverses suscitées autour de ce que plusieurs dépeint comme » instauration de l’état du califat et l’état islamique « , et a d3 ce fait immunisé l’Etat. Saied a aussi pris la mesure de l’erreur s’agissant de la représentativité « des citoyennes et citoyens- électrices et électeurs », parce que les droits des femmes et l’égalité des droits et des devoirs représentent bien sûr des questions de principe. »
Elle a mentionné, en outre, que la décision de la rectification prise par le Président confirme qu’il peut réagir positivement aux critiques constructives , contrairement à ce que beaucoup prétendent quant à son refus d’écouter les différentes opinions et critiques.
Dans le même contexte, Amal Hamrouni a considéré qu’une certaine partie de l’opposition a instrumenté quelques lacunes dans le contexte de leurs divergences et désaccords personnels avec la personne du Président, et non pas dans le cadre d’opposition au contenu, en commentant :
« Leur focalisation sur quelques erreurs en particulier l’ont empêchée d’aborder d’autres lacunes beaucoup plus exigeantes en termes d’analyses et discussions».
Par ailleurs, elle a indiqué que divers indices prouvent que Kais Saied possède une popularité incluant un nombre de sympathisants ayant l’intention de voter «oui» au référendum tout en admettant que le libellé de la constitution ne les concerne pas.
« À mon avis, la classe opposante est dans le déni et dans la personnification des differends avec Saied. Le fait d’agiter à tort la menace sur la démocratie et les droits eet les libertés en dit long sur ce negationnisme. .À l’exception de toutes les organisations nationales et de la Ligue des droits de l’homme, que nous respectons beaucoup, tous les partis politiques opposants aujourd’hui étaient auparavant partenaires et partie prenantes du système de 2011- 2021 et tout le monde en a profité tout au long de cette décennie, y compris des associations suspectes ou des partis politiques . Kais Saied, etranger à ce système, est venu pour présenter une nouvelle « philosophie ». Étonnant que des professeurs de droit constitutionnel critiquent quelques notions au libellé de la constitution alors qu’ils savent très bien que Saied adopte une nouvelle « école » , qui est » l’école du renversement de la pyramide du pouvoir » basée sur la séparation des fonctions et totalement contraire au raisonnement de la révolution des lumières de 1789 et la séparation des pouvoirs dont Montesquieu parlait, ce qui explique, d’ailleurs, comment la magistrature et la présidence du gouvernement peuvent être des fonctions dans le cadre de l’état. Il est clair que la logique du pouvoir, dans ce sens, va à l’encontre de la logique de gouvernance du peuple. Et s’agissant de la suppression des instances constitutionnelles , l’étouffement de nombreux rapports et autres plaintes contre la corruption ou d’autres affaires, on peut comprendre que ces instances étaient assujetties au diktat des rapports de force politiques. . Elle ajoute: lorsqu’on a fait face à différentes injustices à plusieurs reprises et dans plusieurs domaines, seule la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme était pratiquement là pour intervenir et nous défendre (activistes et citoyens). Toutefois, je pense que la justice finira par dire son mot », a-t-elle ajouté.
Rym Chaabani