Zouheir Gouja, fidèle au rendez-vous, a fait vibrer les cœurs de ses fans, vendredi 15 juillet 2022, au Festival international de Hammamet avec son spectacle Orignial fusion « Mezij ». Des rythmes tunisiens interprétées dans les fêtes de mariages et les fêtes religieuses ont marqué le début d’un concert mêlant chant, musique et danse. Grâce à son charisme jovial et sa spontanéité qui lui permet une complicité festive avec le public, l’artiste a conquis dès les premières harmonies l’assistance venue pour déguster musicalement les fruits de la nouvelle vague de la World Music. Il a tenté ce soir des mariages musicales des plus improbables entre la musique tunisienne et d’autres musiques africaines
Cette fusion sonore a permis à ces musiciens et chanteurs de puiser dans leurs influences, leurs répertoires, créant ainsi un son nouveau, diversifié, ralliant répertoire tunisien revisité, et morceaux musicaux électroniques.
La chanteuse Wissal Naceur magnétisait l’assistance, l’ambiance chauffait. Grand artisan du métissage musical, elle impulse une transe où les mots et les sons se fondent. Il a fait étalage des mille et une facettes de son talent. Elle interpréta avec succès « Mama Zahra » et « Arabia », vivement appréciés par l’assistance.
Durant cette rencontre créative, la fusion a opéré. Il était possible d’assister durant ce spectacle à plusieurs types de performances. Batterie, basse, gombri, luth, Tabla, Mezoued étaient au rendez-vous.
Les longs morceaux, à la puissance de transe indéniable, étaient au menu. Le public n’a pas résisté longtemps à l’énergie communicative des musiciens, complètement habités par leur musique tapante. Porté par une rythmique à base de percussions, le groupe a balancé des titres taillés pour emporter tout le monde sur leur passage. Il invitait tout le monde à s’éclater. Abderahmane Chikhaoui et Jihad Maaroufi réchauffèrent de nouveau les fans. Le but était enfin de présenter un nouveau son, une nouvelle musique, un patrimoine profond du Nord Ouest.
Sami Ben Said, Wadhah Ouni et Taha Ben Abderazak Mejri ajoutaient au spectacle cette touche électronique. Le public vibrait sur les airs mystiques des solos remarquables. Chaque parfum raconte une histoire. Dans un seul morceau, on écoute différentes facettes de cette musique authentique et fraîche. Zouheir Gouja et sa bande étaient contents ce soir. Ils chantaient et dansaient ce soir, avec bonheur et légèreté. Sans arrêter, ces musiciens réussirent à mettre le feu en interprétant ses derniers succès qui ont été repris en chœur.
Ce fut l’extase avec des mélodies tapantes et des paroles dénotant d’une grande sensibilité et d’une rare poésie surtout avec cette musique Banga interprétée par Monoem Tej.
Sentant qu’il tenait son public, Zouheir Gouja, avec son luth, son regard, ses improvisations invita ses fans à la fête. Il a compris que le chant est davantage une affaire de séduction que d’art pur. Sous des projecteurs multicolores, les 14 hommes sur scène en avaient hypnotisé la foule. Les morceaux s’enchaînaient jusqu’à la transe. Cette transe est dans la peau, dans le rythme, dans la vitesse, dans l’appel du tambour, le luth, le mezoued et la tabla.
L’assistance vit le concert « Mazij » en parfaite symbiose avec les musiciens. C’est vivifiant ! Quelle ferveur ! Tout le monde se donnait à fond sur les gradins, tout le monde était quasiment en transe et chacun libérait son corps et sa voix au gré des rythmes du stambali, mezoued.
Kamel BOUAOUINA