Depuis le 25 juillet 2021, des affaires en justice impliquant d’anciens dirigeants de la décennie post-révolution n’ont pas cessé d’éclater au grand jour. Des députés placés en résidence surveillée aux affaires S17 , en passant par le dossier « instalingo » et le procès « Namaa » jusqu’aux restrictions de voyage, de gel des avoirs et autres arrestations d’anciens dirigeants et politiciens, les affaires en justice ont revêtu une dimension décidément très politisée. Fait saillant du jour : la comparution de Rached Ghannouchi devant le pôle judiciaire antiterroriste pour audition dans l’affaire dite de l’association Namaa, qui défraie la chronique depuis les premières heures de ce mardi 19 juillet 2022.
Plus de 50 avocats se sont mobilisés pour défendre Rached Ghannouchi, a indiqué le député nahdhaoui au Parlement dissous chargé de l’information et de la communication, Maher Medhioub. Plusieurs avocats du Collectif de défense de Rached Ghannouchi ont été présents sur les lieux dont Samir Dilou, Zayneb Brahmi et Samir Ben Amor. Des partisans du mouvement Ennahdha se sont rassemblés devant le Pôle antiterroriste pour manifester leur soutien au président de cette formation politique.
Dans une déclaration publiée sur sa page officielle le 19 juillet 2022 , Ghannouchi a indiqué que depuis le 25 juillet 2021, on ne cesse pas de le diffamer et de l’harceler. Il a souligné que le parti Ennahdha est sur la voie de la démocratie. Et d’ajouter que plusieurs parties sont responsables des erreurs commises notamment le parti susmentionné.
« Arrestation normale et attendue «
La possibilité de l’arrestation de Rached Ghannouchi a été évoquée maintes fois. La plus récente est le 18 juillet 2022 dans une interview accordée au journal « Al Araby Al Jadid ». « La priorité est la lutte contre la dictature et mon arrestation n’est pas à exclure », a indiqué le président du mouvement « Ennahdha ».
Dans le même contexte, Ghannouchi a répondu à la question « comment gérez-vous personnellement la possibilité d’être arrêté? », ce dernier l’a qualifiée de » normale et attendue. Lorsque vous traduisez les discours de Kais, vous ne trouverez que des guerres, des querelles, des prisons et des procès. »
Lors d’une conférence de presse du Front du salut national qui a eu lieu le lundi 11 juillet 2022, Nejib Chebbi avait révélé qu’il s’est entretenu avec le président du mouvement Ennahdha. Ce dernier s’attend à être arrêté, selon Chebbi. « Les décisions, qui pourraient être prises dans les prochains jours à l’encontre des opposants, sont à caractère politique » , avait annoncé l’ex- dirigeant du parti Ennahdha ,Samir Dilou.
La Commission tunisienne des analyses financières (CTAF) avait envoyé le mardi 5 juillet 2022 un avis aux banques et à la Poste nationale incluant une autorisation judiciaire gelant les comptes bancaires et les fonds financiers du dirigeant d’Ennahdha Rached Ghannouchi, et les membres de sa famille, notamment son fils Mouadh, sa fille Soumaya et son gendre Rafi Bouchlaka
Rappelons que 33 personnes dont Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha ont été officiellement accusées d’appartenance à une organisation terroriste, avait indiqué Imen Gzara le membre du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi le 28 juin 2022. Ces accusés sont poursuivis pour 17 chefs d’accusations, notamment l’appartenance à une organisation terroriste et pour blanchiment d’argent.
Ghada DHAOUADI