L’entité sioniste joue une partie de sa stratégie électorale dans l’enclave palestinienne. Le Hamas est confronté à une situation économique extrêmement critique qu’une nouvelle guerre ne ferait qu’empirer. Alors qu’Israël a concentré l’objectif de cette énième confrontation sur le Jihad islamique, d’aucuns s’interrogent sur la réponse du Hamas à cette agression.
L’an passé, en mai, il s’était saisi de la répression israélienne à la fin du mois du ramadan sur l’esplanade des Mosquées pour marquer le coup et se poser en résistant numéro un à l’occupant, exigeant dans un premier temps de l’entité sioniste qu’il se retire d’al-Aqsa et du quartier de Cheikh Jarrah. Ses injonctions étant restées lettre morte, il a dans un second temps tiré des roquettes sur Israël qui s’est vengé en déversant une pluie de bombes. Cette fois-ci, le contexte est toutefois différent.
Et le Hamas semble a priori peu enclin à « entrer en guerre ». « Le dirigeant de facto doit tenir compte de beaucoup de choses : les conditions humanitaires sont désastreuses à Gaza. La population ne s’est pas remise de la dévastation causée par la guerre l’année dernière », insiste Noor Odeh. Sans compter qu’une implication directe du Hamas dans la confrontation qu’Israël impose au Jihad islamique équivaudrait à des destructions d’une ampleur tout autre. En somme, le Hamas fait de la politique et a recours à la carte de la résistance armée de façon tacticienne.
« En 2018, dans le contexte de la marche du retour, il a activé la Chambre commune des opérations, comprenant depuis toutes les factions unifiées derrière un même parapluie. Dans ce cadre-là, le Hamas prend des décisions de concert avec les autres groupes », avance Leila Seurat. Et depuis 2021 et l’intifada de l’unité, « le Hamas a une stratégie d’unification des rangs palestiniens et n’entre pas du tout dans le jeu de division que voudraient les Israéliens. S’ils n’envoient pas des roquettes, c’est parce qu’il y a un calcul de partage des tâches », avance la chercheuse.
Dimanche, le médiateur égyptien a affirmé avoir obtenu l’accord d’Israël pour une trêve avec le Jihad islamique, mais disait toujours attendre une réponse du groupe armé, trois jours après le déclenchement de l’attaque israélienne qui, selon le ministère palestinien de la Santé, a tué, à l’heure de mettre sous presse, 41 personnes et blessé 311 autres. De son côté l’organisation a confirmé des « négociations en cours au plus haut niveau en vue d’une trêve » tout en insistant que « la résistance ne s’arrêtera pas si l’agression et les crimes de l’occupation ne cessent pas ».
(avec agences et médias)