Une semaine après les exercices chinois autour de Taïwan, des alliés de Washington s’élancent dans le Pacifique. Des milliers de soldats indonésiens, américains et de pays alliés ont procédé vendredi à des exercices de tirs réels dans le cadre de « manœuvres militaires annuelles », selon un haut responsable militaire américain. Les États-Unis ont affirmé que cet exercice militaire conjoint entamé lundi 1er août et baptisé « Super Garuda Shield », ne visait aucune nation.
Le chef du commandement américain pour l’Indo-Pacifique, l’amiral John Aquilino, a toutefois évoqué vendredi le spectre d’un conflit dans le détroit de Taïwan après que la Chine a conduit ses plus importantes manœuvres militaires autour de l’île. « Les actions déstabilisatrices de la République populaire de Chine appliquées aux activités et actions menaçantes contre Taïwan sont exactement ce que nous essayons d’éviter », a déclaré l’amiral John Aquilino, lors d’une conférence de presse après l’exercice.
Pékin a lancé la semaine dernière des exercices de guerre autour de Taïwan, qu’elle revendique comme faisant partie de son territoire, en réaction à la visite très controversée de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi. Ces exercices aériens et maritimes de la Chine, qui ont duré une semaine, ont poussé les tensions dans la région à leur plus haut niveau depuis des années.
En réponse à la visite qualifiée de « provocatrice » à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, la Chine a annoncé par ailleurs huit contre-mesures, comprenant l’annulation du dialogue entre les commandants de théâtres d’opérations sino-américains, des pourparlers de coordination de la politique de défense, du mécanisme de consultation militaire sur la sécurité maritime, ainsi que la suspension de la coopération en matière de rapatriement des immigrants illégaux, de lutte contre le trafic de drogue et de lutte contre le changement climatique.
Le chef de l’armée indonésienne, Andika Perkasa, a toutefois souligné que ces exercices annuels, prévus jusqu’au 14 août, avaient été planifiés bien avant cette montée de la tension dans le détroit. Ils se déroulent sur l’île indonésienne de Sumatra et sur les îles Riau, une province du pays composée d’îlots dispersés près de Singapour et de la Malaisie. Au moins 4 000 soldats américains et indonésiens ont été rejoints pour cette édition de « Super Garuda Shield » par des forces d’Australie et de Singapour, ainsi que par le Japon, qui participe pour la première fois à l’exercice.
Les forces militaires conjointes ont tiré des missiles antichars Javelin tandis que les hélicoptères Apache ont effectué des manœuvres, tirant des salves de mitrailleuses et de roquettes dans une zone d’entraînement vallonnée. Vendredi, seules les forces australiennes et singapouriennes ont rejoint les troupes américaines et indonésiennes. Le Canada, la France, l’Inde, la Malaisie, la Corée du Sud, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et la Grande-Bretagne participent en tant que pays observateurs.
(avec agences et médias)