Le 25 juillet 2022, Kais Saied a précisé dans son mot prononcé directement du centre dans lequel il a voté, qu’après la fin du référendum, une loi électorale sera élaborée pour élire les membres de l’Assemblée des représentants du peuple et les membres du Conseil des régions conformément à la nouvelle constitution, tout en soulignant que cela permettra à « ceux qui ont été marginalisés et totalement absents » de participer à la prise de décision.
Ensuite, et lors de sa visite rendue à l’avenue Habib Bourguiba de Tunis le 26 juillet 2022 quelques heures seulement après la finalisation de l’opération référendaire, le président Saied avait déclaré que la prochaine étape est l’élaboration d’une loi électorale empêchant ceux qui sont concernés par des soupçons de corruption de se présenter aux élections.
Finalement, et à l’occasion de la promulgation officielle et de l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution, Saied a souligné sa volonté de créer la Cour constitutionnelle dès que possible afin de « préserver la constitution et protéger les droits et libertés », selon ses dires. Il a annoncé, par la même occasion, qu’une nouvelle loi électorale « sera élaborée dans la prochaine période en préparation des élections législatives prévues le 17 décembre ». Notons, à cet égard, que la nouvelle constitution stipule que les décisions au niveau législatif se poursuivront conformément au décret présidentiel 117 jusqu’à ce qu’un nouveau parlement soit élu.
Qu’en pensent les acteurs politiques ?
À l’approche des élections législatives d’une part, et en raison des déclarations du président concernant le code électoral d’autre part, divers communiqués et déclarations ont été récemment publiés autour de ces deux sujets.
Le parti « Tunisie en Avant » a appelé, à travers un communiqué publié mercredi 24 août 2022, à l’adoption d’un processus participatif quant à l’élaboration de la nouvelle loi électorale. S’agissant du même sujet, le secrétaire général du parti Abid Briki, a appelé, lors de l’une de ses récentes déclarations, à l’adoption d’une approche participative en ce qui concerne la préparation de la loi électorale pour éviter les prises de décision individuelles et afin que « les mêmes erreurs commises lors de la rédaction de la nouvelle constitution ne soient pas répétées ».
Pour sa part, Abir Moussi a appelé dans une vidéo postée sur sa page Facebook le mercredi 24 août 2022, à l’annonce rapide de la date des élections législatives à titre officiel et à s’abstenir d’introduire des modifications à la loi électorale actuelle ou de publier un nouveau texte législatif. Il convient de noter aussi, qu’à travers cette vidéo, Moussi a considéré que ce que le président Saied fait représente une violation de la loi « en l’absence de la responsabilisation », selon ses dires. Elle a, en outre, appelé à déclarer un état de vacance au niveau de de la présidence de la république, considérer Kais Saied comme chargé des attributions du président de la république, et appeler immédiatement à des élections présidentielles dès que possible pour régler la situation.
Lors d’une déclaration accordée à la TAP, Othman Bel Hadj Amor, le secrétaire général du mouvement Al Baath, a déclaré, de son côté, que son parti participera aux prochaines législatives indiquant que, contrairement aux interprétations de certains partis politiques, le nouveau code électoral ne sera pas éliminatoire. Hamma Hammami était, à son tour, catégorique en annonçant la non-participation du Parti des travailleurs tunisien à ces élections attendues.
Ce qui est certain finalement, c’est que le contenu de cette loi en question et le processus de sa préparation vont être décisifs par rapport aux positionnements et aux réactions politiques. Saied répondra-t-il au moins aux appels et conseils des parties qui l’appuient cette fois ? Ou va-t-il perdre encore une fois une partie de ses «sympathisants» ou « alliés » ?
Rym