Par Samia HARRAR
Ni plus ni moins, qu’une occasion en « or », qu’il faudra tâcher de saisir au vol. en se positionnant au coeur des enjeux majeurs que la Conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (Ticad 8), qui se tient aujourd’hui et demain en Tunisie, s’est fixés. Dans la droite ligne des ODD (objectifs de développement durable) dont l’échéance n’est plus à rappeler.
2030 est à nos portes, et la situation à l’échelle mondiale est cruciale. Qui plus est, dans les contrées les plus fragiles, et qui n’ont pas pu, jusqu’ici, tirer leur « épingle » du jeu, lors-même que l’urgence l’impose. En cause : des facteurs politiques, inhérents à la déstabilisation que connaissent certains pays africains, sur lesquels a fait plus que planer, l’ombre du terrorisme. Et qui doivent, de surcroît, supporter le double impact de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, outre l’impact considérable du dérèglement climatique, pour que la boucle en matière de « déshérence », soit bouclée. En ce sens, la Ticad, qui s’était donné comme maîtres-mots lors de son organisation pour la première fois par le Japon : « l’appropriation » et le « Partenariat », avant de faire des « réajustements » successifs à chaque édition, pour s’aligner sur les défis (mondiaux) de l’heure, n’avance pas en Afrique, en naviguant à vue. Et c’est ainsi qu’il est question aujourd’hui, de résilience et d’autonomisation du développement dans des contrées, qui auront eu plus qu’à leur compte, à souffrir d’une corruption endémique qui les a empêchées de se développer lors-même, que la richesse est là : enfouie dans leurs sols, dilapidée par-delà les nuages… Il se trouve que, paradoxalement, pourrons-nous ajouter, l’avenir du monde, se joue en Afrique. Et que le potentiel, y compris et surtout à l’échelle humaine est là, pour rappeler, si besoin est, que le destin des Africains est entre leurs propres mains. Et qu’il ne faudrait pas qu’il soit besoin de les (re)mettre sous « tutelle », pour qu’ils comprennent que pour en sortir, ils devront être plus que résilients. En intégrant une donnée fondamentale : être à la traîne, et toujours dans une mentalité d’assistés, les mènera au désastre. Les richesses, aussi bien matérielles qu’humaines, lorsqu’il n’en n’est pas fait bon usage, leur fileront entre les doigts comme de l’eau qui court. Et elle court l’eau, qui viendra à manquer chaque jour un peu plus dans le monde, le menaçant d’extinction. Est-il besoin de rappeler que ce sont toujours les plus vulnérables, qui auront à en payer le prix et le prix fort ?
Pour notre pays qui accueille la Ticad 8, cela pourrait également être l’épreuve de la dernière chance. Il ne faudrait pas que l’on soit dans la posture de celui qui possède une vaste maison, et qui accepte que s’y tienne une grande fête, en oubliant que le lendemain, vu qu’il n’aura pas payé son « hypothèque », les huissiers viendront s’en saisir.
Tous les regards sont tournés vers l’Afrique. Les « marchés » classiques sont aujourd’hui saturés. Et les impératifs commerciaux et financiers dessinent la « trame » de ce que pourrait être le monde de demain. Dans cette optique, il serait impossible d’oublier, que notre pays, de par son emplacement géostratégique, est à même de jouer un (très) grand rôle, dans cette nouvelle redistribution des « cartes » dans la région. Il serait déplorable que l’on serve uniquement de « passerelle » pour aborder de l’autre côté du continent. Nous avons, nous aussi, un rôle à jouer. Et il pourrait être central. Oui, le premier ministre japonais n’a pas tort, de rappeler que nos deux pays ont plus qu’un point en commun. Ne serait-ce qu’historiquement. Il faudrait en effet que l’on s’astreigne à les cultiver ; En impulsant moult partenariats avec le pays du Soleil levant qui nous tend aujourd’hui la main. Nous pouvons travailler ensemble, conjointement, à dessiner un monde, qui soit véritablement à hauteur d’Hommes. Est-ce un rêve « pieux » que d’ambitionner de faire disparaître les inégalités, et de semer la paix sociale, et la paix tout court à travers tous les continents ?
La Ticad 8 qui est organisée aujourd’hui par le Japon, la Commission de l’Union africaine (CUA), les Nations unies, le programme des Nations unies pour le développement (Pnud), et la Banque mondiale (BM), les 27 et 28 août 2022 sous nos latitudes, permettra de comprendre, à l’issue de ses travaux, ce qu’il est permis d’espérer, en termes d’accomplissement des défis dessinés, et les conclusions qu’il faudra en tirer, si le chemin est accompli à rebours. Une « approche à la japonaise » voudrait que l’on soit optimistes…