Il n’est pas un jour sans que les médias ne nous assomment de terribles nouvelles relatant le « ramassage » sur nos plages ou le repêchage par des pêcheurs de cadavres de migrants à proximité de notre littoral. En parallèle, les garde-côtes font état régulièrement de sauvetage d’une floppée de nos proches ayant échoué au fond de la flotte pour avoir emprunté des embarcations de fortune assimilables plutôt à des corbillards flottants.
Statistiques effarantes
Les chiffres ne trompent guère et sont on ne peut plus terrifiants quant à la cadence et surtout la configuration de ces » téméraires » optant pour l’exil en encourant le risque ô combien patent de finir comme le plancton, entendre nourriture de choix pour la faune maritime. Du 15 Aout au 8 septembre, 3730 migrants recensés par les autorités Italiennes ayant accosté dans leur territoire. Soit une moyenne de 187 personnes au quotidien ! Un chiffre qui ne tient pas en compte les candidats ayant perdu la vie durant le périple. Les derniers en date : Selon InfoMigrants,12 portés disparus, 8 cadavres repêchés et 17 secourus par la Garde Nationale Maritime au large de la Chabba le jeudi 8 septembre. Des marins de Ghannouch (Gouvernorat de Gabès) ont sauvé 8 jeunes de la région suite au naufrage de leur embarcation dans la nuit du 3 au 4 septembre, à 40 mille du port de Gabès. Une neuvième personne a été secourue par les agents du port, rapporte la TAP.
Dans une déclaration aux médias locaux, un des marins a indiqué que selon les témoignages des jeunes secourus l’embarcation transportait 18 migrants illégaux dont deux filles. Et la liste est encore par trop longue relatant l’hécatombe de pertes humaines endeuillant nos foyers dans toutes les contrées du territoire.
Modification de la configuration
Par le passé et durant les premières années succédant à la révolution et bien avant, le phénomène existait mais de façon épisodique. Depuis et surtout lors de cette dernière période, l’affaire prit une autre tournure autrement plus dramatique. Des sportifs internationaux ( planche à voile), des familles entières (parents, enfants, nourrissons), des filles toutes seules, des jeunes des deux sexes bardés de hauts diplômes, des doctorants(es) se jettent à l’eau en quête de jours meilleurs ayant désespéré de leur patrie et fuyant la misère, le chômage , la cherté de la vie, les années d’attente d’un poste ouvrant théoriquement largement ses bras à eux au vu de leurs hautes compétences mais malheureusement accordé à une tierce personne suite à un coup de fil d’un haut placé notamment lors de la dernière sombre décennie gouvernée par les principaux responsables de notre décadence. Des décideurs ayant pris principalement le soin de se remplir scandaleusement les poches et occasionnant l’asphyxie du bon peuple.
Des côtes passoires
En dépit de la vigilance et de l’omniprésence de nos garde-côtes, de notre Garde Nationale Maritime, de nos forces de l’ordre terrestres, la moyenne des migrants n’a eu de cesse de croitre. Les principaux instigateurs de ces expéditions de la mort trouvant toujours la panacée pour contourner et passer outre la surveillance de nos forces de sécurité. Leur principal crédo étant le lucre, le gain facile avec une moyenne allant de 4 à 10 mille dinars par tête de pipe. Haouaria, Sfax, Kerkennah, Zarzis, etc étant leurs principaux gîtes et points de départ. Ce faisant, ils louent dans ces localités des maisons pour abriter leurs candidats le temps de déceler la faille dans le dispositif sécuritaire et engouffrer par la brèche leurs cobayes vers un avenir des plus aléatoires, des plus sombres dans des embarcations ne présentant aucune garantie de sécurité.
Mohamed Sahbi RAMMAH