Un dépistage plus doux et plus efficace
Grâce à des machines où l’on peut contrôler la vitesse et l’intensité de la compression à l’aide d’une télécommande. Plusieurs centres en sont équipés en France. Autre progrès, la tomographie de synthèse, qui réalise une sorte d’image en 3D du sein. Elle permet une meilleure pénétration des seins denses et une définition plus précise des contours d’une éventuelle tumeur. « On détecte avec cette nouvelle machine 30 % de cancers en plus, qui étaient jusqu’ici ignorés par une mammographie standard. Par ailleurs, un tiers de ces cancers repérés sur seins denses sont invasifs », souligne le Dr Jean-Yves Seror, radiologue (Centre Duroc à Paris).
Des thérapies moins lourdes
Moins de séances de radiothérapie (avec un traitement “hypofractionné” : des doses plus élevées par séance pour réduire la durée du traitement) pour les plus de 60 ans, réduction des doses sur les organes dits critiques (cœur et poumons). La chimiothérapie est donnée à meilleur escient en analysant le tissu tumoral, grâce à quatre signatures moléculaires. C’est sur les caractéristiques intimes, biologiques, de la tumeur que l’on décide aujourd’hui de l’intérêt d’une chimiothérapie complémentaire (à la chirurgie et à la radiothérapie, les deux piliers du traitement). « Ce qui permet d’“économiser” 20 % de chimiothérapie pour les cancers à risque “intermédiaire” », observe le Dr Bruno Cutuli, oncologue radiothérapeute à Reims, président de la Société française de Sénologie et de Pathologie Mammaire.
Un remodelage en douceur
L’“autogreffe de tissus adipeux” ou lipomodelage est désormais prise en charge par l’Assurance Maladie dans les cas de reconstruction mammaire, pour parfaire (volume et symétrie) le résultat chirurgical obtenu avec la prothèse, ou utilisé seul en cas de déformation, rétraction (quand on garde son sein). La graisse en excès est aspirée (au niveau des cuisses, des fesses ou de l’abdomen) sous anesthésie locale ou générale, puis réinjectée après purification, et ce, lors de la même intervention… pour un résultat naturel.
Détecter les risques
Une grande étude européenne coordonnée par la France et le Pr Suzette Delaloge, qui suit 85 000 femmes pendant 4 ans, vient d’être lancée pour mieux cibler le dépistage. « Un score de risque peut être bâti, avec une relative finesse, en fonction du mode de vie, de l’exposition hormonale, de la vie hormonale (puberté, grossesses et ménopause), de la densité mammaire et d’un test génétique », indique le Pr Suzette Delaloge, oncologue à l’Institut Gustave Roussy. L’objectif : un dépistage plus ciblé, à un rythme de mammographie qui est déterminé en fonction de son risque personnel.