Tijani Chelli, un grand homme d’Etat qui a gravé son nom en lettres d’or dans les annales de l’économie tunisienne, est décédé le 26 décembre dernier à l’âge de 91 ans, à Chamonix-Mont-Blanc en France. Tijani Chelli est né le 23 mars 1931 à Nabeul, il a étudié à Nabeul, puis au Collège Sadiki et Henri IV en France pour clôturer son parcours en tant que diplômé de l’Ecole Polytechnique de Paris en tant qu’ingénieur en 1955. En 1959, il a rejoint le service des travaux publics au Kef et a été rapidement promu ingénieur en chef adjoint des ponts et autoroutes. En 1961, il est nommé directeur des transports puis un an plus tard chef de la marine marchande et de l’aviation civile. En août 1965, il est nommé directeur général des chemins de fer nationaux. Il a rejoint le Département de la planification et de l’économie nationale en septembre 1967 en tant que directeur de l’industrie. En janvier 1969, il est nommé directeur général de l’ICM des Industries chimiques du Maghreb. Il est entré au cabinet le 7 novembre 1969, comme ministre des Travaux publics. Le président Bourguiba le promeut un an plus tard au poste de ministre de l’Économie nationale, poste qu’il a occupé après le remaniement gouvernemental du 29 octobre 1971.
Tijani Chelli est remplacé le 22 mars 1972 par Chedly Ayari. En 1972 Il a était désigné à la tête de l’agence de promotion de l’industrie et de l’innovation, il se considérait comme le père de la loi du 27 avril 1972 créant le régime d’entreprises totalement exportatrices, il avait été chargé de fonder l’Agence de promotion de l’industrie (API), et dans le même élan de l’AFI et de la mise en place du Foprodex. Fin 2010, les entreprises opérant sous la loi 72 employaient 350.000 salariés. Technocrate-politicien, spécialiste des ponts dont la formation d’ingénieur et l’expérience des travaux publics lui ont conféré une autorité de premier plan dans la gestion du développement industriel du pays.. Il a su agencer audace et jugement pour une gestion responsable de nos entreprises animé par une vision claire et inspirée de l’avenir de notre économie. Son engagement pour le développement économique et sa volonté ferme de soutenir les entreprises du pays ont fait de lui un excellent ministre d’économie. Tous ceux qui ont connu Tijani Chelli garderont de lui un excellent souvenir impérissable. Celui d’un homme aimable et courtois, d’un grand ingénieur polytechnicien développeur, visionnaire et pragmatique à la fois et d’un inlassable travailleur. Rien ne le déroutait de sa mission. De toute son énergie, il ne s’était concentré que sur l’investissement, la production, l’exportation et la rentabilité.
Kamel BOUAOUINA