Par Samia HARRAR
Elle porterait sa condamnation dans son texte comme un serpent qui se mangerait la queue en s’instillant son propre poison.
La Loi de Finances 2023, rejetée autant par le Patronat que par l’UGTT, qui s’escriment à répéter, à qui mieux mieux, qu’ils n’ont jamais été consultés sur le fonds et n’en n’ont pas adoubé les clauses, serait-elle de nature à asséner le coup de grâce, à cette fameuse cohésion sociale, qui n’a jamais été acculée à ce point, jusque dans ses derniers retranchements et menacerait d’exploser, dans la foulée d’un paysage économique exsangue, plombé, et sur le bord de l’apoplexie ? Il semble qu’il y a de fortes chances pour que cela soit le cas, lors-même que les divergences qui concernent la plupart des propositions avancées, supposées constituer l’antidote à la faillite et à l’effondrement de tout un pays, n’ont de cesse de faire monter la pression, un cran « sup’ », sur un gouvernement, qui a conscience qu’il joue ici, sa dernière carte. Et qu’il n’en n’aura pas d’autres s’il ne réussit pas, dans la foulée du LF2023, son examen de passage, fut-il au « forceps ».
Ce n’est pas gagné… Et il faut comprendre qu’il y a réellement « maldonne » sur cette question de « consensus », qui se n’avère pas en être réellement, puisque le gouvernement Bouden s’en tient toujours au fait, qu’il y a eu consultation de toutes les composantes essentielles du pays, avant l’élaboration de son texte : ce que tout le monde réfute, en balayant l’argumentaire de la solvabilité, d’un revers de la main. Il y a donc lieu de s’interroger, sur la nécessité, qui plus est dans l’urgence, de reprendre son « alphabet » à rebours afin de cerner la faille. Quitte à remettre le « compteur » à zéro. Parce qu’il se trouve que le décompte s’il en est, à quelques jours près de l’échéance d’un 14 janvier, qui est devenu le symbole de la contestation sous nos cieux, ne joue pas, aujourd’hui, loin s’en faut, à l’avantage du gouvernement. Et encore plus, d’un président de la République, qui n’a jamais été à ce point, « enserré » de toutes parts, par ses opposants. Qui ne veulent rien moins que le destituer.
De l’inénarrable Front du « Salut » et ses étranges « mésalliances » avec les islamistes d’Ennahdha, qui donnent des enfants monstrueux, lesquels n’ont pas trouvé mieux que d’aller manifester dans le « fief » même de Kais Saied, tentant de rameuter le « badaud » à leur cause ; et jusqu’au PDL de Abir Moussi qui rêve de marcher sur Carthage, pour y introniser son « poulain » et s’y voit déjà, il y a fort à parier que la Loi de finances 2023 ne passe à la « trappe », emmenée, par une brusque poussée du vent de l’Histoire, avant qu’elle ne puisse être mise à exécution.
« Aleph » c’est la première lettre de l’alphabet : c’est donc un commencement. Un cycle s’enclenche et il faudra veiller au « grain »…