En marge de la récente commémoration de la révolution et de la polémique autour de la séparation du 17 décembre du 14 janvier, la journaliste et activiste Myriam Bribri, a indiqué, lors d’une déclaration accordée au Temps News, que certaines « tentatives de restreindre ou de limiter tout un processus révolutionnaire à une seule date » ont considérablement contribué à l’affaiblissement de l’unité nécessaire quant à l’achèvement de la défense des droits et des libertés. Dans le même contexte, notre interlocutrice a insisté sur son refus de renoncer, même légèrement, à la commémoration du 14 janvier dans tout son symbolisme.
« Nous aurions pu être tous unis à l’avenue Habib Bourguiba le 14 janvier pour défendre nos droits s’il n’y avait pas eu ces tentatives de limiter le processus de la révolution à une seule date… Personnellement, je ne suis pas prête à abandonner la commémoration du 14 janvier qui représente le souvenir de ma liberté et le souvenir de la libération du pays grâce à tout le sang versé et aux sacrifices consentis… », a-t-elle précisé en soulignant qu’il est « honteux d’insulter la révolution ou de tenter de la classer comme obsolète ».
Ayant contribué à la couverture et à l’appui de plusieurs événements et mouvements sociaux depuis 2011, Bribri nous a noté, en outre, que le processus du 17 décembre – 14 janvier représente pour elle une voie indivisible et basée sur un ensemble de dates indissociables.
« Pour moi, le processus 14-17 est vraiment indivisible …En fait, ces deux dates font également partie de toute une voie continue dont nous témoignons sa continuité jusqu’à présent. Si nous allons au-delà de cette question, nous nous retrouverons plus déterminés et prêts à défendre nos revendications et nous serions un jour tous unis et rassemblés sur l’avenue Habib Bourguiba afin de défendre nos droits… Mais malheureusement, les tentatives de limiter la révolution à une seule date ont contribué, à mon avis, à la propagation de la frustration chez les gens qui ont renoncé à classer la révolution comme étant une voie complète…» a-t-elle expliqué. Et d’ajouter : « Après 12 ans au cours desquels j’ai me suis déplacée dans différentes régions, assisté à de nombreux événements et écouté toutes les opinions et les diverses catégories, et malgré l’état de frustration généralisé et les obstacles, je considère que rien ne peut être une source ou une raison pour arrêter la poursuite et l’accomplissement de la voie révolutionnaire … Même la lassitude et l’épuisement ressentis par beaucoup actuellement en 2023 font partie de cette voie et de ce processus.. D’ailleurs, si ces gens-là n’avaient pas vraiment cru à la révolution, ils ne l’auraient pas senti… Alors on ferait mieux de ne pas abandonner nos rôles, de rassembler nos forces et de tenir bon à tous nos droits, notamment la liberté d’expression parceque la poursuite de cette situation de frustration et de craintes sont parmi les raisons pour lesquelles les gouvernements et le régime deviennent de plus en plus autoritaires… ».
Rym