Qu’est-ce que le « decreto flussi » ? « Une loi gouvernementale italienne qui établit combien de personnes des pays non-européens peuvent entrer en Italie pour y travailler ». Plus précisément, le decreto flussi indique le nombre de citoyens non-Européens qui peuvent entrer en Italie pour le lavoro stagionale (travail saisonnier), lavoro subordinato non stagionale (travail salarié non- saisonnier) et lavoro autonomo (travail indépendant) et les exigences nécessaires, selon le site « Italia Hello ». Outre le nombre de citoyens non-Européens qui peuvent entrer en Italie pour des raisons professionnelles, le décret indique également le nombre de personnes qui peuvent convertir leur permesso di soggiorno (par exemple permesso di soggiorno per studio) en permesso di soggiorno per lavoro subordinato o autonomo. C’est un decreto annuel, c’est-à-dire que chaque année, le gouvernement décide du nombre de personnes qui peuvent entrer en Italie pour travailler la même année. Par conséquent, un nouveau decreto flussi sort chaque année. Que prévoit le decreto flussi de 2023 ? Quelles sont les perspectives et les procédures à suivre pour les Tunisiens ? Tour d’horizon.
Le decreto flussi 2023 (approuvé par le gouvernement à Décembre 2022) établit qu’un total de 82.705 personnes peuvent entrer en Italie pour des raisons professionnelles réparties selon des besoins préétablis. Les candidatures peuvent être envoyées du 27 mars 2023 au 31 décembre 2023, jusqu’à épuisement des quotas, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il reste des places disponibles.
82.705 mains d’œuvre étrangères en Italie
« La Tunisie devraient réviser ses relations politiques avec l’Italie en vue d’augmenter le quota de la main d’œuvre tunisienne dans le cadre du nouveau décret-loi « Decreto Flussi » qui prévoit le recrutement de 82.705 mains d’œuvre étrangères en Italie », a indiqué l’activiste syndicaliste en Italie Hedi Khairat dans une déclaration accordée à l’agence TAP. Selon la même source, ce décret contribuera à mettre fin à l’émigration irrégulière et à diminuer le nombre de ses victimes. Et d’ajouter que les Tunisiens désireux de travailler en Italie doivent entrer en contact avec un employeur dans une des villes italiennes afin d’obtenir une offre d’emploi dans le cadre du nouveau décret-loi de la main d’œuvre italienne » decreto flussi « .
A noter que les personnes qui veulent en bénéficier doivent s’inscrire sur la plateforme développée à cet effet, avant le 22 mars 2023. S’exprimant lors d’une rencontre organisée par l’Office des Tunisiens à l’étranger et la maison de la Tunisie à Rome sur le décret-loi en question, Khairat a souligné que les spécialités recherchées actuellement en Italie sont le transport, l’architecture, la construction, le tourisme, les industries mécaniques, les télécommunication, les industries alimentaire et la construction navale.
C’est un decreto annuel, c’est-à-dire que chaque année, le gouvernement décide du nombre de personnes qui peuvent entrer en Italie pour travailler la même année. Par conséquent, un nouveau decreto flussi sort chaque année, lit-on sur le site « Italiahello » qui est un centre en ligne pour les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile. S’il y a de travailleurs disponibles qui vivent en Italie, l’employeur devra les employer et pas les travailleurs à l’étranger. Les candidatures peuvent être envoyées du 27 mars 2023 au 31 décembre 2023, jusqu’à épuisement des quotas, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il reste des places disponibles, d’après le site susmentionné.
D’un autre coté , le ministre italien de l’Intérieur Matteo Piantedosi avait annoncé le 18 janvier 2022 à Tunis, un nouveau programme d’action visant à former une catégorie de jeunes candidats à la migration dans des domaines professionnels précis qui répondent aux besoins du marché du travail italien. Reçu par son homologue tunisien Taoufik Charfeddine, Piantedosi avait souligné l’importance pour les candidats à la migration régulière, d’adhérer aux différents postes de travail en Italie, lit-on dans un communiqué du département de l’Intérieur qui précise que des experts des deux pays ont été chargés d’examiner les moyens et mécanismes devant permettre la mise en œuvre de ce programme et d’assurer un quota permanent aux Tunisiens dans le cadre de la migration régulière.
La société civile tire la sonnette d’alarme
La société civile a tiré la sonnette d’alarme dans maintes occasions; les activistes ont appelé à trouver une solution radicale pour la migration clandestine des jeunes tunisiens . Des organisations de la société civile ont observé samedi un sit-in devant le théâtre municipal à Tunis pour réclamer la vérité sur la disparition des jeunes migrants irréguliers, appelant l’état tunisien à mettre en place des politiques « plus humaines » pour le traitement du dossier de la migration irrégulière.
Plusieurs organisations ont été présents notamment le forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDS) et les coordinations des familles des disparus en Italie et les parents de jeunes tunisiens qui ne sont plus en contact avec leur familles après avoir franchi clandestinement les frontières maritimes vers la rive Nord de la méditerranée. Dans le même contexte, le porte-parole de la FTDS Romdhane Ben Amor a dénoncé les mesures restrictives de certains pays pour freiner toutes tentatives de migration irrégulière, précisant que la Tunisie a enregistré l’année dernière un nombre record de migrants disparus (580) en raison des politiques de l’Union Européenne.
Il a relevé que l’état Tunisien a participé au retour de 38 mille migrants irréguliers, appelant à la nécessité de réviser les politiques restrictives portant atteinte au droit de circulation. Concernant le dossier des migrants disparus à Zarzis, Ben Amor a souligné que les habitants de la région sont conscients que les responsables sécuritaires sont impliqués dans ce drame à travers les opérations d’enterrement des corps à l’insu de leur familles, signalant que le président de la république n’a pas donné de précisions permettant de connaitre la vérité.
Ghada DHAOUADI