Le Collectif de défense des deux martyrs, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, a porté une plainte pénale contre le président du mouvement Ennahda, Rached Ghannouchi, son fils Moadh Ghannouchi , son gade du corps, le dénommé Abd Dhu Al Jalel Wal Ikram et le dirigeant du mouvement et ancien chef du gouvernement Ali Larayadh.
L’information a été rapportée par Me Imen Guezzara, membre du Collectif de défense des deux martyrs lors d’une conférence de presse conjointe tenue, à Tunis, par le comité et le bâtonnat des avocats.
Selon l’avocate, les quatre personnes précitées doivent répondre de leur implication dans des infractions terroristes ayant conduit à l’assassinat du martyr Chokri Belaïd.
Me Guezzara a indiqué que la plainte pénale a été portée devant le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, lequel se chargera de mener des enquêtes nécessaires à cet effet, soulignant qu’au fur à et mesure de l’avancement des actes d’investigation, de nouveaux éléments apparaissent, ce qui complique davantage la donne.
Autant d’éléments qui viennent témoigner de la » nature tentaculaire » d’une structure criminelle qui a réussi à avoir des affinités étrangères ayant porté atteinte à la sécurité de l’Etat .
Revenant à l’implication de Abd Dhoul jalal wal ikram, qui n’était pas mentionné par passé dans le dossier, Me Guezzara a affirmé que le Collectif de défense s’est prévalu de deux photos dont l’une montrant celui-ci s’entraînant sur arme Kalachnikov et une autre en compagnie de Kamel Gadhgadhi qu’il a rencontré le 2 février, soit quatre jours avant l’assassinat de Belaïd.
Evoquant les nouveaux éléments de l’affaire, l’avocate a dévoilé l‘inculpation de plusieurs responsables sécuritaires-clés dans l’affaire de la » chambre noire » et l’émission de trois mandats de dépôt.
Me Guezzara a également ajouté que des chefs d’accusation ont été portés contre l’ancien ministre de l’intérieur, Hichem Fourati, lequel avait déclaré lors de son interrogatoire n’avoir ni » l’intention ni l’intérêt à donner de fausses informations sur l’affaire et que le dossier sur la chambre noire dont lecture a été donnée devant l’ARP a été élaboré au préalable sans en prendre connaissance de ses détails. »
Pour l’avocate et membre du comité de défense, il est impossible d’éclater la vérité sur l’assassinat des deux martyrs sans parvenir à décrypter d’autres dossiers non moins importants et sensibles, tels que les financements étrangers via le réseau tentaculaire des associations et des sociétés-écran et l’appareil secret du mouvement Ennahdha.
Ont pris part à cette conférence de presse bon nombre d’hommes politiques, de personnalités nationales et d’avocats. Les orateurs ont saisi l’occasion pour diffuser une vidéo relatant le déroulé des événements de l’affaire depuis 10 ans.