La BCT a choisi comme slogan pour son nouveau plan stratégique 2023-2025, » Être une Banque Centrale crédible, résiliente, et innovante, à l’avant-garde des transformations financières, inclusives et durables » et s’est fixée, entre autres objectifs, la totale conformité avec les standards bâlois et les normes IFRS en 2023, a fait savoir jeudi à Tunis, le gouverneur de la BCT, Marouane El Abassi.
Ouvrant les travaux des » Journées annuelles du Club des Dirigeants de Banques et Etablissements des Crédits d’Afrique » sur le thème : » Quelle réglementation bancaire pour les économies africaines ? « , il a précisé que l’institut d’émission a également, axé ses orientations à court et moyen termes, sur la promotion des moyens et systèmes de paiement en tant que levier pour l’inclusion et la stabilité financière ainsi que pour l’ancrage de la dimension RSE dans la régulation, la gouvernance et les pratiques du système bancaire. Il s’agit aussi, de consolider son rôle comme facilitateur et acteur de premier plan dans l’accompagnement des innovations technologiques et financières.
Et de rappeler que la BCT avait déjà montré le cap à travers le lancement de plusieurs initiatives en matière de transformation digitale comme l’implémentation d’une » Sandbox réglementaire » qui permet d’être à l’écoute des Fintechs et de les accompagner dans leurs processus d’innovation. Elle s’apprête actuellement, à lancer la » Sandbox Express » ayant pour objectifs, d’une part, de donner aux banques qui ont l’intention de commercialiser des solutions digitales l’opportunité de le faire dans un mode Fast Track adapté aux solutions » compliant » et d’autre part, de permettre à la BCT de s’assurer de la robustesse de ces solutions avant leur lancement.
De même, la BCT entend implémenter une politique d’Open Banking, afin de favoriser l’émergence de nouveaux cas d’usage plus attrayants qui profiteraient à toutes les parties prenantes de la chaîne de valeur des services financiers.
Comme partout dans le monde, nous venons de vivre trois années marquées par une crise sanitaire multifacette d’une rare profondeur et qui a frappé de plein fouet les économies africaines. Les institutions bancaires n’ont pas été épargnées des retombées de la crise qui leur a imposé non seulement de faire face à de nouveaux besoins et à des sollicitations fortes de soutien à l’économie, mais leur a également, dicté une modification profonde et radicale de leurs stratégies et modes de fonctionnement.
S’il est vrai que le renforcement du cadre de régulation du secteur bancaire a permis aux banques de par le monde, dont les banques africaines, de faire preuve de résilience, de flexibilité et de réactivité face à la crise, les régulateurs africains se retrouvent actuellement, appelés à gérer de nouveaux enjeux et défis (conflit en Ukraine, tensions inflationnistes, inclusion financière, révolution numérique, dérèglement climatique).
L’ensemble de ces enjeux appelle à un changement de paradigme n’interpellant pas uniquement les institutions financières, mais également les régulateurs bancaires africains, avec une rupture progressive avec l’approche de régulation bancaire » régalienne « , en faveur d’une résilience inclusive. Les autorités de régulation sont à ce titre appelées, à s’acquitter du rôle de propulseur et de facilitateur afin d’ancrer la dimension économique et sociale dans la gouvernance des banques.
A ce titre, la Banque Centrale de Tunisie a toujours œuvré pour la consolidation financière du système bancaire d’une manière quasi ininterrompue avec pour but ultime, l’émergence d’un secteur bancaire plus solide et au service du développement durable.