« Vers une nouvelle phase de lutte », c’est ce qui ressort de la déclaration finale de l’Assemblée des femmes de Tunisie, tenue début mars courant. Il s’agit d’une initiative visant à unir les efforts afin de défendre les acquis et la représentativité des femmes sur plus d’un plan et pour consolider leurs droits dans les différents domaines. En marge des travaux de ce conseil tenu le 8 et le 9 mars à Tunis sous le slogan « Pour que les droits et l’égalité soient intégrés dans les politiques publiques et les programmes politiques » en présence d’un nombre d’activistes et de représentants.tes des organisations de la société civile, l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a, en effet, publié une déclaration marquant le début d’une nouvelle phase de luttes féministes, tenant compte des changements politiques et socio-économiques profonds que connait la Tunisie post 25 juillet.
« Nous déclarons :
- Notre ferme rejet de toute régression en matière d’acquis et par rapport à tout ce qui a été réalisé grâce aux luttes de plus d’une génération féministe, notamment la parité et les lois protégeant les droits et libertés et criminalisant toutes les formes de violence, de discrimination et de persécution ;
- Notre affirmation et notre détermination à poursuivre la lutte afin de défendre : la citoyenneté effective de toutes les femmes, leur droit à l’égalité des chances au travail et à la dignité, leur droit à accéder aux centres de décision et leur droit au partage des richesses
- Plus que jamais, notre attachement à l’État civil garantissant la dignité, l’égalité et la répartition équitable des richesses. »
Ce sont les résolutions phares qui ressortent du texte de la « déclaration », soulignant la détermination des « femmes de Tunisie » à établir, à travers cette initiative, « une nouvelle phase de lutte » malgré « les défis et les difficultés actuels ».
Les travaux du Conseil des Femmes en Tunisie ont compris diverses activités où de nombreuses questions relatives aux droits des femmes avaient été abordées, à l’instar de l’absence du principe de la parité au sein de la loi électorale, la participation et la représentativité des jeunes et des femmes sur le plan politique, la situation socioéconomique des femmes travaillant dans le secteur agricole, la situation vulnérable des femmes migrantes et les violences socioéconomiques et politiques subies par les femmes. Dans ce contexte, des témoignages d’un nombre de femmes concernées par les sujets abordés ont été présentés.
La première journée a été marquée par un débat autour de « la participation politique des jeunes et des femmes : une loi électorale sans parité », suivi d’un autre axe intitulé « Les droits socioéconomiques : Les femmes face à la vulnérabilité et l’injustice climatique », alors que « les violences faites aux femmes face aux réalités de la justice et l’impunité » ont été au cœur d’un débat sous forme de plaidoyer contre l’impunité et pour l’accès à la justice. La deuxième journée a permis aux différents groupes de travail de présenter des rapports réalisés pendant les ateliers. Ces rapports comprenaient un ensemble de défis et de recommandations, déduits et déterminés par les membres des différents ateliers et groupes de travail.
Dans l’introduction de la déclaration finale, l’ATFD a souligné la « satisfaction » de toutes ses militantes après le succès de cette rencontre caractérisée, d’après ses mots, par la diversité et le pluralisme, et exceptionnellement marquée par la présence d’un grand nombre de participants et participantes venant de diverses régions et de représentants et représentantes d’un grand nombre d’associations. Tout en remerciant les internautes et « les amies » de sa page officielle ayant interagi avec le projet du Conseil des femmes, l’ATFD a mentionné, en outre, qu’elle attend avec intérêt plus d’interactions qui permettront « d’enrichir cette expérience dans un cadre participatif ».
Rym CHAABANI