15 artistes plasticiens dont 11 peintres et 4 céramistes, membres d’un collectif récent appelé « B FAN », se sont réunis pour la première fois à l‘espace Sophonisbe. Ces artistes sont issus des écoles de beaux-arts Tunisiennes, la plupart sonkbt des professeurs d’arts et exercent leurs passions en parallèles. Pour cette première édition, chacun présente des œuvres de son choix mais l’harmonie s’est faite naturellement, entre œuvres picturales et installations de céramique. « Regards pluriels et univers croisés » est le titre de cette exposition où nos artistes vous emmènent dans un monde où imaginaire et réel se confondent, où s’entremêlent mythes, croyances, traditions et cultures et où foisonnent couleurs et lumières, chacun ayant sa propre visions des choses et sa démarche personnelle.
Y participent les artistes dont les noms suivent : Inès Zilli, Walid Chagway, Olfa Ben Ghozzi, Hela Sarraj, Houyem Kotti, Kaouther Jardek, Slim Khiari, Abdessalem Charfi, Arwa Ben Smaïl Charfi, Abdelwaheb Cherni, Nadia Hmani, Lynda Abdellatif, Nadia Charfi, leila Farhat et Insaf Kilani. Cependant, Les participants à cette exposition sont si nombreux qu’on ne saurait les citer tous dans cet article, ni parler de toutes les œuvres présentées qui sont d’ailleurs d’une qualité artistique indéniable. Nous nous bornerons donc à présenter certains d’entre eux et les œuvres qu’ils exposent.
Leila Farhat participe avec trois tableaux de grands formats en acrylique dont deux intitulés « composition fleurs » et le troisième « monde marin ». De style abstrait, c’est la couleur qui prédomine sur toute la toile, une palette chromatique franche et fraiche.
Abdelwaheb Cherni nous propose quatre tableaux, acrylique sur tissu. I’artiste nous explique sa démarche en ces termes : « la mémoire est l’une de mes principales sources d’inspiration où le monde de l’imagination et du rêve demeure l’axe principal de mon travail. La structure de mon œuvre est toujours témoin d’une dualité : vie/mort, Joie/malheur, vécu/ Souvenir. Je cherche à laisser le spectateur devant un espace d’ambiguïté, à la fois hétérogène et homogène… Chaque fois, il découvre un nouveau détail, un nouvel espace, une œuvre dans l’œuvre. »
Walid Chagway est un artiste qui a fait ses études à l’Ecole des sciences et technologies du design. Sa spécialité, c’est l’architecture d’intérieur. Mais la passion —le rêve qu’il caresse depuis des années— est d’effleurer le monde de la peinture. Chose rêvée, chose faite. Walid Chagway en est déjà à sa deuxième exposition personnelle. Il participe ici avec quatre œuvres, toutes en aquarelle, dont les titres sont « Rue de Marseile by night », « Anonymous », « Le visiteur » et « Passage sous réverbères »
Hela Serraj est diplômée des beaux-arts, spécialité DESIGN GRAPHIQUE depuis 1996. L’artiste participe à des expositions de groupes depuis 2002. « Pour cette exposition de groupe, nous a-t-elle confié, je participe avec quatre œuvres : trois œuvres sur toile et une sculpture en bois peint. Mon travail a une relation avec l’idée du temps qui défile devant nous et qui nous ramène à des cycles de vie, un mouvement planétaire qui révèle la naissance d’éléments, leurs accomplissements, puis leur départ dans une continuité sans fin. Je suis dans une démarche abstraite, mes œuvres sont empreintes d’un côté onirique, lyrique et surréaliste. Tout est prétexte pour créer une dynamique sur la toile, mon choix de couleurs est plutôt complémentaire, le jeu de texture tantôt fluide tantôt épais, ce qui me permet de créer une alchimie entre les différents éléments de ma toile pour exprimer mes émotions. »
Olfa Ben Ghozzi est une artiste peintre de formation académique à l’école des beaux-arts. Elle nous présente trois travaux en acrylique intitulés respectivement « Gribouillage », Indignation » et « Eyes ». Dans ses œuvres, nous explique-t-elle, il y a une approche picturale qui se construit par l’enchevêtrement de lignes qui eux-mêmes prennent leur naissance du rêve qui conduit son pinceau à des curvilignes qui construisent un monde imaginaire aux multiples lectures visuelles. Dans ses tableaux, on voit un monde où on peut voir des personnages, des yeux, des fleurs…. A chaque fois avec une palette différente. C’est un voyage qui s’offre à l’observateur entre lignes et couleurs.
Kaouther Jordak, artiste plasticienne, est commissaire de l’exposition. Pour ma part, elle présente deux travaux : le premier nommé « Songe » est une technique mixte qui explore le thème de l‘émotion ; le deuxième intitulé « Hannibal » est un hommage au patrimoine phénicien faisant écho à l’aura de la galerie Sophonisbe.
Nadia Hmani est présente avec deux œuvres, à savoir « Au bord de la vie » (80X80 cm) et « Echo » (60X60cm). Issue d’une approche plastique, à travers lesquelles elle cherché à offrir au public de vivre une expérience partagée qui agit en juxtaposition les divers niveaux de la double réalité (présentation/représentation). « En tant que photographe, explique-t-elle, mes prises de vue pour « Au bord de la vie » ne sont que capture d’installations éphémères, sorte de mise en scène. Par le biais de la photographie et de la peinture, par le recours à différents supports pour une interdisciplinarité des arts l’enjeu est la quête du pictural… »
Nadia Charfi est céramiste, docteure en sciences et techniques des arts. Avec ses « Pensées censurées » et « Cérémonie de délivrance » où sculpture et céramique s’entremêlent, l’artiste nous offre à voir des œuvres ayant l’aspect fantaisiste, voire surréaliste qui donne à méditer.
Hechmi KHALLADI