Le Front de salut a été empêché de tenir ses réunions et d’organiser des conférences de presse à son siège, sis El Menzah VI et ce, « sur instructions du ministère de l’Intérieur et du pouvoir en place », a accusé mardi Ezzedine Hazgui, dirigeant au Front. Il a ajouté, dans une déclaration à l’agence TAP, que » tous les combats que nous avons menés pour atteindre la liberté se sont retournés contre nous « . Un document a été relayé, ce mardi, sur les réseaux sociaux comportant une décision du ministère de l’Intérieur, selon laquelle, le département aurait interdit le Front de tenir ses réunions et conférences de presse à son siège. Le document comporte également une autre décision de fermeture de tous les sièges du mouvement Ennahdha dans toutes les régions du pays. Joint par l’agence TAP, un responsable du ministère de l’Intérieur a refusé de commenter ce document.
Rached Ghannouchi a été arrêté, lundi soir, suite à un mandat de dépôt émis à son encontre par le parquet près le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Il restera à la disposition de l’enquête dans une affaire de déclarations jugées » incitantes à la haine « , a affirmé à l’agence TAP, un responsable du ministère de l’Intérieur.
Le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait affirmé ce week-end, lors d’une rencontre organisée par le Front de salut à Tunis, que la Tunisie serait menacée d’une « guerre civile » si l’islam politique y était éliminé. « Toute tentative d’éliminer une des composantes politiques ne peut mener qu’à la guerre civile (…) Il est inconcevable d’imaginer la société tunisienne sans Ennahdha, sans islam politique et sans gauche… » a-t-il dit, qualifiant les mesures prises par le président de la République le 25 juillet 2021 de « coup d’Etat contre la démocratie ». Deux autres dirigeants au mouvement Ennahdha ont été aussi arrêtés quelques heures après l’arrestation de Rached Ghannouchi. Il s’agit de Mohamed Goumani et Belkacem Hsan.
(avec TAP)