La journaliste exceptionnellement courageuse et ancienne présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néjiba Hamrouni, a quitté la vie à l’âge de 52 ans, un 29 mai de l’année 2016, après un long combat avec la maladie. La triste nouvelle était difficile à percevoir, à l’époque, pour de nombreuses et nombreux journalistes et défenseurs des droits et libertés, surtout que la défunte représentait -et représente encore- un modèle pour les journalistes de plus d’une génération, à travers son engagement, son courage et tout ce qu’elle a pu accomplir en tant que journaliste et militante pour la liberté et l’indépendance de la presse tunisienne.
Lors de la fondation du premier syndicat de journalistes (SNJT) en 2008, Néjiba Hamrouni a été élue secrétaire générale adjointe chargée des libertés de la presse et est devenue ensuite trésorière au sein du même bureau. Elle a été élue présidente du SNJT en 2011. Sa carrière professionnelle a été marquée par diverses expériences, notamment dans notre consœur Assabah, et qui ont été accompagnées d’un certain nombre de restrictions exercées par le pouvoir.
Journaliste syndicaliste et engagée, Nejiba Hamrouni a payé un prix très élevé pour avoir fait entendre sa voix contre tous les phénomènes constituant des menaces contre la presse et le journalisme. Et là, il ne s’agit pas seulement du harcèlement subi durant l’ère Ben Ali, mais aussi de certaines campagnes de diffamation et d’incitation qui ont été lancées contre elle de la part de plus un groupe pro-nahdha et de quelques sympathisants du mouvement. À l’époque de la troïka, la « lionne de la liberté de la presse » (comme beaucoup aiment l’appeler) a fait l’objet de plusieurs attaques à caractère raciste et discriminatoire en raison de ses positions opposantes.
Rym