Partant du constat que le nombre des accidents liés aux motocycles en Tunisie a connu une hausse spectaculaire et que plusieurs personnes ont retrouvé la mort suite à de tels accidents, une Journée d’étude sur les dangers des motocycles, organisé par l’Association tunisienne de prévention routière, en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, le ministère des Transports, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle s’est tenue, hier, au siège de la municipalité de Tunis pour révéler le bilan global des statistiques des accidents de la route en Tunisie.
D’après le bilan du ministère de l’Intérieur de l’année 2021, plus de 1590 accidents de la route en Tunisie (40.95%) ont été provoqués par des motocycles, portant ainsi, le nombre de décès suite à l’accident de la route à 1869 et le nombre de blessés à plus de 273.
Les véhicules légers ont causé, selon la même source, plus de 2 255 accidents (58.07%), provoquant ainsi plus de 3271 victimes et 388 décès.
Au vu de ces chiffres alarmants, notamment en termes de pertes humaines, les intervenants ont tiré la sonnette d’alarme à l’occasion de cette journée d’étude, qui a fait l’objet d’un grand débat.
Dans cette optique, les intervenants ont tenté de trouver des solutions et méthodes efficientes, permettant de limiter les dégâts et faire face à ce problème de grande envergure.
Les différents types de permis de conduire
Les intervenants ont rappelé que l’Agence technique des transports terrestres (ATTT) a annoncé que conformément à l’article 53 du décret gouvernemental n°2021-510 du 18 juin 2021, fixant les catégories de permis de conduire, les conditions de leur délivrance, de leur validité et de leur renouvellement, nul ne peut conduire un cyclomoteur après les échéances fixées par le calendrier suivant s’il n’est pas titulaire du permis de conduire de la catégorie ” A1 ” ou d’une catégorie équivalente.
Le 31 décembre 2021 : plus de 40 ans
31 décembre 2022 : de 26 à 40 ans inclus
31 décembre 2023 : de 16 à 25 ans inclus.
A cet effet, l’ATTT appelle les propriétaires des cyclomoteurs, notamment ceux âgés de plus de 40 ans et qui ne sont pas titulaires du permis de conduire de la catégorie ” B” ou ” A1 ” à contacter ses directions régionales pour passer l’examen et obtenir un permis de conduire de la catégorie ” A1 ” conformément aux procédures en vigueur, sachant que l’examen se limite aux épreuves théoriques.
Les intervenants ont souligné que ces exigences permettront d’assurer la protection des citoyens et les cyclomoteurs contre les risques d’accidents et leur permettront, ainsi, de bénéficier de leurs droits quant à la question de l’assurance et réassurance.
Sensibilisation des conducteurs de motocycles
Dans le cadre de cette journée d’étude, l’accent a été mis sur la nécessité de se conformer aux principales règles du code de la route et l’importance du contrôle technique des motocycles pour assurer la protection des citoyens et des conducteurs en question.
Les intervenants ont appelé à sensibiliser les motocyclistes aux dangers des accidents, en faisant en sorte d’enrichir leurs connaissances sur la question de la prévention routière et ont appelé, également, à développer les mécanismes juridiques pour renforcer le contrôle et les sanctions à l’encontre des contrevenants, et à réviser les lois liées à cette question.
L’Agence nationale de la sécurité routière a indiqué que les causes principales des accidents de la route sont liées à l’excès de vitesse et au manque de vigilance.
Expérience canadienne
Une étude canadienne a montré que les accidents de moto et leurs conséquences sont bien plus sévères que ceux de voiture, d’autant plus que les frais médicaux sont plus importantes. Les données montrent que les blessures étaient dix fois plus graves à moto qu’en voiture et étaient plus susceptibles d’entraîner la mort.
L’étude a évoqué l’obligation du respect du port des casques standards et la nécessité de respecter le code de la route, en évitant l’excès de vitesse.
Rappelons dans la foulée que le président de l’Association tunisienne de la prévention routière (ATPR), Afif Frigui, a fait savoir, auparavant, que le nombre de décès des accidents de la route pour les utilisateurs de motos a atteint 33.4 % du total des accidents de la route, entre 2013 et 2018, qui ont coûté la vie à plusieurs personnes. Ces accidents sont dus, selon Frigui, à l’absence de lois dissuasives et du contrôle technique pour les motos de petite taille importées.
Article de Sleh Eddine Krimi (Assabah)
Traduction : Linda Megdiche