Vu d’en haut, la cité AFH de Nabeul semble si gracieuse, si ordonnée. Mais vu de près, elle a perdu sa blancheur depuis les premières pioches. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ce laisser-aller de la cité ? Pourquoi tant de négligence ?
La cité AFH à Nabeul souffre d’un manque criant d’hygiène. Elle croule sous le poids des ordures. Des bacs à ordures parsèment les rues mais, paradoxalement, des ordures sont déversées, éparpillées partout à même le sol et de surcroît sous des habitations. Certains quartiers et cités de la ville d’Oran ne sont pas un modèle en matière d’hygiène publique. En effet, tout n’est qu’immondices, insalubrité et déchets en tous genres, la saleté règne. Cette insalubrité engendre des odeurs fétides et nauséabondes, des déchets et des ordures qui noient tous les coins, places, jardins et même devant les commerces, cafés, restaurants, grandes surfaces et immeubles d’habitation.
Des internautes ont fait circuler une vidéo où ils ont filmé des déchets et de saletés qui défigurent l’image du quartier. Des déchets ménagers et du bâtiment, du plastique, polluent les rues et les grandes places.
Les écologistes et les défenseurs de la nature tirent la sonnette d’alarme sur cette situation environnementale de grande envergure, sur cet espace qui pourrait se répercuter sur l’ensemble de la biodiversité. En se promenant, certains riverains ont crié leur détresse en voyant des bouteilles, des canettes, des matières plastiques en tout genre, des sacs en nylon, des pneus. D’aucuns alertent sur l’impérieuse nécessité et l’urgence de trancher dans ce problème, afin d’écarter la menace de pollution. De petites associations agissant pour la protection de l’environnement ont ainsi réussi à Nabeul à semer les graines de l’amour de l’environnement en lançant des campagnes de propreté. L’insouciance en matière de comportements par rapport à l’hygiène est déconcertante. La dégradation du cadre de vie ne cesse de prendre, au fil des jours, des proportions alarmantes.
Les chantiers comme des champignons
La cité AFH est un véritable chantier. Et cela dure depuis des années. Les travaux n’en finissent pas. « Le béton a consumé nos terres et notre verdure », s’insurgent des habitants de la cité. Pourtant, c’est un ensemble de grands arbres qui auraient pu faire leur joie et leur fierté .La préservation du paysage, sa mise en valeur et la création des espaces verts est l’un des objectifs importants de la municipalité, c’est pourquoi le paysage est devenu aujourd’hui une composante essentielle dans les projets d’aménagement urbain. Maintenir l’équilibre entre la progression du béton et l’aménagement et la protection des espaces verts est une nécessité si on veut préserver les poumons de la cité, sauvegarder la diversité biologique, réduire la pollution et fournir ainsi à la population un environnement sain où il fait bon vivre. ll est temps que les résidents de la cité posent les bonnes questions et d’agir en conséquence pour trouver les bonnes réponses et les mettre en oeuvre sans tarder. Il faut en finir avec ce problème de saleté qui gangrène la cité. Est-ce uniquement la faute de la municipalité, qui n’agit pas assez efficacement en faveur du bien- être de la population ? Est-ce également le comportement des habitants qui est en cause ? La question est posée et il est urgent d’apporter des solutions surtout pour certains chantiers inachevés .La sensibilisation sur l’environnement doit se faire également, et surtout, via le système éducatif. Les enfants sont l’avenir du pays, c’est de leur devenir qu’il est question. Ils doivent bénéficier d’un programme de mise en alerte à l’écologie. Les écoles mais aussi les associations et les ONG doivent organiser des campagnes de nettoyages aussi bien en direction de la jeunesse que des adultes. Par exemple, appeler à une journée de nettoyage dans chaque commune, chaque quartier, et renouveler l’opération tant que cela est nécessaire. C’est par l’éducation que les mentalités se forgent.
Danger pour les piétons
Un plan de circulation à la cité Wafa (AFH) à Nabeul s’avère plus qu’urgent, car s’aventurer à travers ses artères n’est pas une sinécure. Il faut s’armer de patience et disposer de beaucoup de temps pour circuler dans cet espace à bord d’un véhicule. Sur une distance de quelques kms, le voyage dure. Et pourquoi ? Parce que les usagers des quatre roues sont exposés à de nombreux obstacles et de peines aussi difficiles les unes les autres. Cependant, une petite virée à travers ce qui ce passe au niveau de cette cité nous renseigne on ne peut mieux sur le désordre, qui touche ce secteur et ce, depuis bien longtemps. A commencer par les plaques indiquant les stops, sens interdits, stationnements réglementés ou interdits, sorties d’écoliers, etc. qui, parfois, n’existent pas. Les priorités ne sont pas respectées. Les stops sont brûlés ! « Pas de signalisation, souligne un automobiliste qui se trouve « bercé » et parfois contraint de slalomer et de fait, toute la mécanique de son véhicule se trouve en proie aux terribles souffrances. Cette cité encore en grand chantier a rendu ainsi la circulation extrêmement difficile et dangereuse. Une situation propice à l’anarchie (non-respect du code de la route). Pourtant, la signalisation est indispensable, voire même obligatoire au niveau de cette cité . »La signalisation, le balisage et les mesures de sécurité, tout autour des chantiers, sont nécessaires et surtout vitaux dans cette cité. La signalisation signifie protection “Quand vous arrivez à la cité, vous êtes désorientés, car vous n’avez aucune indication pour connaître facilement votre destination. Pas de panneaux pour vous diriger, c’est ainsi que des citoyens se perdent”. Rafik ne mâche pas ses mots « Comment peut-on aménager une telle cité sans prêter attention à ces détails ? »La situation difficile de cette route ne peut plus durer et appelle à une solution radicale et rapide, car il y va du salut des usagers en général, surtout pour ces centaines élèves et étudiants qui sont contraints de traverser quotidiennement à cet endroit pour rejoindre le collège, le lycée pilote et l’université. »C’est un véritable calvaire que nous endurons en l’absence de plaques de signalisation dans cette cité » s’est plaint Mohsen qui emprunte cette ceinture quotidiennement attire l’attention des responsables de ce projet pour installer « le plus vite possible » des plaques de signalisation afin d’éviter des désagréments aux automobilistes. Mais cette cité a besoin aussi d’espaces verts. Ce projet a incité l’Association nouvelle de Nabeul à entamer son projet de création d’espaces verts en proposant de nommer l’artère principale du quartier : « Avenue des jardins de Néapolis ». Notre association essaiera d’éveiller la société civile sur la nécessité de mettre de l’ordre dans cette cité» estime Nizar Chaabane, membre de l’ Association nouvelle Nabeul
Chiens errants et aux sangliers
La population grandissante de chiens errants devient un problème dans cette cité. Ils sont partout dans la cité. Ils passent généralement la journée au niveau des Oueds, terrains vierges et bâtiments en cours de construction, avant de sortir vers la fin de la journée pour se nourrir des restes alimentaires de nos foyers. L’augmentation du nombre de chantiers, les comportements des propriétaires qui oublient leurs chiens pendant les vacances et les nombreux points de ramassage des ordures ne sont pas étrangers à la prolifération des chiens errants. L’action citoyenne est très importante en la circonstance. Mais alors quel est le remède miracle ? Peut-être faut-il réactiver le projet de refuge des chiens entamé par la municipalité de Nabeul. A côté des chiens, le phénomène des sangliers errants prend de l’ampleur ces derniers mois. Il arrive de plus en plus souvent que ces animaux sortent du bois et se rapprochent des habitations pour y chercher à manger.
Opportunistes et omnivores, tout leur semble bon : fruits, racines, rongeurs, maïs, oiseaux Il est vrai que le recul des espaces naturels, l’augmentation des quantités de déchets produites dans dans cette cité peuplée et le gaspillage alimentaire qui offre aux nuisibles une nourriture abondante attirent les sangliers .Lotfi Bettaieb, un habitant a remarqué la présence d’un troupeau de sangliers s’alimentant dans les ordures jetées à même le sol dans ce quartier .Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux où l’on voit sept bêtes venues des campagnes environnantes à la recherche de leur nourriture. Les réactions ne se sont pas fait attendre. La plupart des internautes ont témoigné de leur étonnement. Ces sangliers s’adaptent très facilement aux zones densément peuplées, où ils trouvent gîte et couvert sans être ennuyés. La nuit ils se nourrissent dans les poubelles. Cet animal pose actuellement des problèmes aux habitants de de la cité aux portes des bâtiments et des maisons. Faut-il penser à mettre en place des battues administratives pour endiguer ce fléau.
Kamel Bouaouina