Les secouristes déployés au Maroc intensifient mercredi leurs efforts pour venir en aide aux villages de montagne dévastés par le violent séisme qui a fait plus de 2.900 morts, mais les espoirs de retrouver des survivants s’amenuisent cinq jours après la catastrophe. La veille, le roi Mohammed VI du Maroc a rendu visite mardi à des blessés de la catastrophe qui a frappé le pays, dans un hôpital de la cité touristique de Marrakech. Une première apparition publique puisque le roi avait été silencieux et discret depuis le séisme qui a fait 2.901 morts et 5.530 blessés.
Le roi s’est rendu au centre hospitalier universitaire de Marrakech où il « s’est enquis de l’état de santé des blessés », avant de faire un don de sang, selon l’agence de presse officielle MAP. Mohammed VI « a visité le service de réanimation et celui d’hospitalisation des victimes du séisme » où il s’est « informé de l’état de santé des personnes blessées ainsi que des soins qui leur sont prodigués », a ajouté la MAP. Il a ensuite salué la foule à travers la vitre de sa voiture, rapporte France Info, sa première apparition publique depuis vendredi soir. Le roi avait présidé samedi à Rabat une réunion consacrée à l’examen de la situation après le séisme et les mesures d’aide aux populations touchées.
Le séisme a dévasté de nombreuses habitations de villages situés dans des zones montagneuses, parfois très difficiles d’accès, comme celui d’Ineghede. Les villageois des zones montagneuses du Haut-Atlas sont livrés à eux-mêmes, démunis face à l’ampleur des destructions. A Amizmiz, à environ une heure au sud-ouest de Marrakech, des soldats ont distribué mardi des tentes aux habitants dont les maisons ont été détruites ou endommagées. Les camps de tentes qui commencent à apparaître près des maisons détruites ou fortement endommagées montrent que l’aide arrive, mais laissent les survivants dans l’incertitude quant à leur sort, certains craignant notamment l’arrivée de la pluie. Environ 100.000 enfants ont été affectés par le tremblement de terre au Maroc, où ils représentent près d’un tiers de la population, a indiqué lundi Unicef.
Face à l’ampleur de la catastrophe, les autorités marocaines ont sollicité plusieurs pays étrangers comme l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis, pour envoyer des équipes de recherche et sauvetage, mais l’heure tourne. La Croix-Rouge a de son côté lancé un appel de fonds d’environ 100 millions d’euros, afin de soutenir les opérations de secours, après avoir débloqué un million de francs suisses de son Fonds d’urgence pour appuyer les activités du Croissant-Rouge marocain sur le terrain.
Le séisme a atteint une magnitude 7, selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon l’Institut de géophysique américain, USGS). Il est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc. Il s’agit aussi du plus meurtrier dans le royaume depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest, le 29 février 1960. De 12.000 à 15.000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri.
(avec agences et médias)