Comme déjà annoncé, l’Union Nationale de la Femme Tunisienne (UNFT) a affirmé sa satisfaction de voir sa plainte déposée à l’encontre du député d’El Karama (gelé) (gelé Mohammed Affes accepté par le parquet), pour ses propos dénigrants à l’encontre de la femme tunisienne après examen complet de l’affaire, par les instances judiciaires concernées.
Bonne nouvelle pour l’UNFT ! compte tenu de l’affront fait aux femmes, par la bouche de ce député, qui aurait apprécié que ses propos écœurants pas dans l’oreille d’un sourd, afin de remettre en question le legs bourguibien, et les acquis que les tunisiennes ont arrachés, en se battant bec et ongles après la révolution, et en prouvant à chaque fois qu’elles étaient capables, malgré tout, d’arracher une place dans une société menée par des misogynes et de faire face à tous ceux qui tentent de dénigrer leur image, en recourant à la justice.
La plainte déposée par l’UNFT remonte à l’année 2020, quand ce « député » (Mohamed Affes) a osé, lors d’une séance plénière, tenue à l’ARP, en présence de la ministre de la femme et plusieurs autres blocs parlementaires et députés, insulter la femme tunisienne par des propos hostiles, haineux et obscurantistes qui consistent une violation flagrante de la Constitution et des libertés de la femme.
Il a affirmé que « les mères célibataires sont soit des dégénérées, soit des femmes violées », en ajoutant que les acquis des femmes ont porté atteinte à la dignité des Tunisiennes.
Sous couvert de l’impunité
Mohamed Affes a ,ainsi, suscité la colère de plusieurs activistes dans la société civile et associations tels que l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), provoquant aussi, l’ire de députés qui ont dû quitter la séance plénière pour manifester leur mécontentement.
Ces derniers ont qualifié les propos du député en question de déplacés et de dangereux, étant donné qu’ils constituent une atteinte à l’image de la femme et à ses libertés.
A vrai dire, Mohamed Affes n’est pas le seul qui se soit attaquer à la femme ! Plusieurs de ses alliés approuvent ces agissements. D’ailleurs, les insultes à l’égard de la femme tunisienne se sont accentuées ces dernières années, surtout sous la coupole de l’ARP. On a vu des députés tabasser des femmes qui exerçaient leurs fonctions, en les insultant et en les agressant physiquement et verbalement, sans être puni par la loi !
Mais cela n’empêche qu’aujourd’hui, plus que jamais, la femme tunisienne est forte, déterminée et prête à affronter son destin, en se défendant contre tous ceux qui veulent l’attaquer et l’insulter par le recours à la justice.
C’est donc un pas considérable que l’UNFT a franchi dans la transition démocratique ! Un pas considérable dans le sens où la femme réussira tôt ou tard à arracher ses droits « malgré tous ceux qui lui cherchent noise, et contre vents et marées.
Il n’est même pas dit que le projet de la Colibe, initié par feu Béji Caïd Essebsi, sera encore mal vu par Saied.
En fait, au-delà des poursuites judiciaires et sans anticiper sur le cours normal des procédures et de la teneur du verdict, le combat féministe a battu de l’aile depuis la révolution. Béji Caïd Essebsi a cherché à le relancer, à travers la Colibe. Mais, pour l’heure, les femmes tunisiennes subissent les pires formes d’obscurantisme. Et cela vient même des femmes politiques, comme Abir Moussi qui s’est ouvertement déclarée contre l’égalité successorale. Du reste, la dispersion institutionnelle du combat féministe en Tunisie fait qu’il prend des allures résolument élitistes. L’Unft contre Affes, c’est essentiellement politique. Brasser large contre toutes formes d’obscurantisme contre les femmes, contre les violences qu’elle subit au quotidien, relève d’un impératif national, dont ne doivent pas être exclus les hommes. Dans quelques jours (le 13 août) nous célèbrerons la fête de la femme. C’est l’occasion de sortir des clichés habituels, d’innover, de sensibiliser sur le terrain. Un discours solennel ne suffit pas. Une célébration, juste pour la célébration, ne sera toujours que rituelle et sans véritable sensibilisation. Par ailleurs, les lois existent : Pourquoi ne pas les appliquer qu’a la tête du client ?
Linda Megdiche