Par Chokri Khalsi
Sir Tim Bemers-Lee, en inventant le fameux Wild World Web (www), avait, pour idée de départ ,de mettre en place un système informatique combiné arec des techniques déjà existantes, pour échanger des informations et des documents instantanément entre les membres du CERN (Conseil Européen pour la recherche Nucléaire) où il exerçait, situés géographiquement dans des lieux différents. Ce projet évolue rapidement et devient un standard et surtout libre. Une sorte d’un cadeau des dieux pour les internautes et les professionnels de l’informatique. On observe alors une prolifération prodigieuse des sites Web.
De concepts et notions font leurs apparitions : Web expert, Webdesigner., et le Web e-commerce ou
Web e-marchand en fait un écot considérablement important.
J’étais ravi d’apprendre qu’un des albums de mon chanteur préféré, STING, fut le premier produit mis en vente en ligne à travers le premier site d’e-commerce appelé Net Market en 1994.
La majorité des professionnels sont unanimes quant à l’importance des avantages que procure l’e-commerce par rapport à celui du circuit classique :
- L’offre : Mettre en ligne des biens et services sur des sites web clairs et ergonomiques. Accessible n’importe où dans le monde, une vitrine numérique.
- Permettre aux commerçants d’augmenter les marges et les gains. par la réduction des coûts avec une meilleure gestion des : approvisionnements, livraisons, etc.
- La facilité des procédures et des échanges d‘informations.
L’e-commerce peut aussi être une solution d’abdication au commerce illicite.
De toute évidence la Tunisie avait compris que I ‘e-commerce est une aubaine, un accélérateur économique, notamment par l‘incitation des jeunes diplômés et promoteurs à y adhérer et le renforcement de ces bases et traditions à caractère commerçantes. Liée par des accords commerciaux avec plus de cinquante pays, surtout avec les pays de la région, la volonté politique était au rendez-vous, avec la mise en place d’un cadre réglementaire en 2000, par la création de l’ANCE(Agence Nationale de Certification Electronique).
En se référant à la loi (N°2000-83 du 09/08/2000), cette agence a pour apostolat de réguler le secteur et de créer l’environnement conforme aux normes et aux commodités mondiales. La principale activité de I’ANCE est de
fournir les certificats d’authentifications électroniques des sites marchands et de garantir la sécurité des échanges commerciaux ainsi que le paiement.
Sauf que, le forum économique Mondial classa la Tunisie la 92 ème place parmi 140 pays du MENA (Middle East and North Africa) en 2015, 87ème place en 2019 alors qu’en 2010 elle occupait la 40 ème place parmi 133 pays et la Tunisie elle est recalée au 3ème rang africain (D’après le rapport de l’Indicateur Global de la Compétitivité Davos 2019. C’est l’Afrique du Sud qui prend actuellement les devants de la scène. Mais méritons-nous cette place ?
Certes des efforts ont été fournis par le gouvernement pour mettre en place une stratégie de développement du secteur par :
– La publication du guide du promoteur de projets en commerce électronique pour mieux promouvoir et exploiter ce créneau
- L’infrastructure du réseau de télécommunication jugé fiable dans toutes ses formes et qui couvre tout de même tout le territoire.
- Des opérateurs téléphoniques et des fournisseurs d’accès internet bien implantés.
- Les moyens de paiements sécurisés mis en place via CLICTOPAY de la Société Monétique de Tunisie, e-DINAR de la poste tunisienne et les cartes bancaires internationales VISA, MASTERCARD… Malgré toute cette volonté par l‘engagement, les résultats ne sont pas à la hauteur des espoirs. En faisant un check-up de la situation, on réalise que le secteur accuse du retard.
En dénombre aujourd’hui. soit une évolution de 17% par rapport à 2019 et le secteur n’a atteint que 1,5% du PIB soit 1,5 milliards de dinars. Des chiffres timides et déconcertants. Depuis le temps le e-commerce en Tunisie est toujours au stade embryonnaire, le principal responsable c‘est la réglementation. Pour vous donner une idée : le plafond annuel de la carte technologique Internationale CTI alloué aux entreprises pour réaliser des transactions commerciales avoisine les 100 mille dinars, une somme à discuter !
A défaut de la généralisation du paiement électronique 90% des entreprises effectuent le paiement en cash à la livraison.
Malgré les efforts octroyés par les sites marchand en terme de transparence et de sécurité des données personnelles, le Tunisien est méfiant, il préfère se déplacer sur place pour ses achats (Boutique, magasin…) au moins il n’y pas d’embrouille en matière de qualité, garantie, S.A.V et de paiement.
La situation politiquement instable du pays joue pour beaucoup dans le ralentissement de l’évolution du secteur.
Mais en somme tout n’est pas noir, entre 2020 et 2021 le volume des transactions a doublé, ceci s’explique par le confinement imposé par l’Etat à cause de la pandémie.
Avec 7 millions d’internautes, ce qui n’est pas mal, l’e-commerce verra une évolution spectaculaire par :
- La modernisation des réglementations commerciales.
- L’encouragement : la réduction des taxes douanières, l’attribution de plus subventions destinées aux développements.
- Des services de paiements plus performants.
- Amélioration de l’offre sur la toile par l‘accompagnement et l’encadrement.
- Introduire la notion de l’OMNICAL le top de la relation client.
Il ne faut ménager aucun effort pour élever ce secteur au rang des grands. Face à l’importance accrue de l’entreprise, et aux nouveaux vecteurs de commercialisation des produits à l’échelle internationale, le e-commerce offre de grandes opportunités. Tout dépendra aussi de la volonté politique : s’ouvrir ou vivre en autarcie !