Les violons, les guitares et les percussionnistes ont fait voyager le public avec des musiques émouvantes et entraînantes au jardin des arts au Centre culturel international de Hammamet, à l’occasion de la présentation du spectacle « Harf El Yajour » Maher Jalal et ses musiciens ont gratifié le public présent d’un spectacle musical et théâtral fascinant. C’est un spectacle musical présenté avec en toile de fond l’histoire du jeune Brahim, désespéré, qui essaie de sortir de son impasse. Il a une seule aspiration, celle de quitter un pays où l’ascenseur social est bloqué. Ce malaise le pousse à la drogue et à l’émigration clandestine.
Ces jeunes expriment ainsi à travers le spectacle leur malheur car ils n’ont comme horizon que le chômage et le désœuvrement. Côté musique, leurs interprétations étaient plaintives et fortes, aptes à faire passer leur message à la perfection. Leurs tubes « Al Ayem Zina » « Wahna Al Arth » « Bar El Aman » et « Nawar Zaman » et d’autres expriment des tableaux multicolores, une sensibilité et des couleurs d’ici et d’ailleurs avec des influences parfois mystiques, appréciées par l’assistance.
Chaque note raconte une histoire. Dans un seul morceau, on écoute différentes facettes de cette musique authentique. Maher Jalal et ses musiciens ont pu développer rapidement une complicité avec leur public. Leur concert, un mélange de rap, rock et mezoued évoluait rapidement et ne laissait de temps ni à l’ennui ni à la répétition. Bref, un spectacle de qualité sans déchaînement et sans agressivité. La production offre un bel équilibre entre le théâtre et la musique. Le croisement est bien dosé et permet de redécouvrir, de belle façon, cette performance artistique
Kamel Bouaouina