Le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu au Palais de Carthage, Marouane Abassi, Gouverneur de la BCT. La rencontre a été consacrée à l’examen des moyens à même de renflouer le budget de l’Etat 2022. Une question épineuse face à la disette des ressources notamment extérieures. Va-t-on vers un énième recours aux banques nationales pour financer le budget de l’Etat ? Le Chef de l’Etat appelle à l’austérité dans la gestion des finances publiques en délimitant les importations excessives et inutiles.
« Les choix socio-économiques doivent prendre en considération la réalité tunisienne. Pour sortir de la crise, nous devons avant tout, compter sur nos propres moyens », a affirmé Saïd ajoutant dans un communiqué de la présidence que toute coopération au niveau international doit servir les besoins des Tunisiens et s’inscrire dans le cadre de nos choix nationaux.
Pour sa part le Gouverneur de la BCT, a déclaré que le financement du budget de l’Etat pour l’exercice 2022 a été au centre des pourparlers, outre les modalités de financement du budget par les banques de la place.
L’année 2021 a été par excellence, l’année de l’emprunt national en Tunisie. A fin août 2021, le financement intérieur net a atteint 3 903,2 MDT. Face au niet ferme de l’institut d’émission en relation avec le financement direct du budget de l’Etat, le recours aux banques nationales a été incontournable. Une alternative qui n’est surtout pas au goût des institutions internationales qui mettent en garde contre les risques croisés sur le système bancaire, mais aussi des experts qui déplorent un effet d’éviction sur les investissements productifs. Va-t-on emprunter le même schéma de financement en 2022 ?
A juste titre, Maroune Abassi a affirmé à l’issue de sa rencontre avec Kaïs Saïed, que les discussions formelles avec le FMI vont bientôt démarrer. Il a par ailleurs mis en exergue la disponibilité des autres bailleurs de fonds qu’ils soient bilatéraux ou multilatéraux à soutenir la Tunisie ainsi que les promesses faites par les pays frères et amis. Abassi reste optimiste et croit à une certaine reprise en 2022 notamment pour les secteurs du tourisme, des exportations, des mines mais aussi pour la commercialisation de l’huile d’olive.